Une soirée à Anchorage

Lorsque vous sortez d’un bon millier de kilomètres effectués sur les routes boueuses de l’Alaska, après avoir hurlé à la mort pendant une nuit entière en raison de la fermeture du Fast Food de Chicken City, il se trouve que cette charmante ville à nom maritime est un excellent lieu pour laisser se reposer un corps bien fatigué.

Or (RM n’aura pas à intervenir sur l’écriture de ce mot), vous n’êtes point sans savoir que le repos du pvtiste yukonnais n’est pas le même que celui du reste de l’humanité. Notre héros et ses accompagnateurs savent qu’une escale comme celle-ci n’est en fait qu’un prétexte vaseux et fumeux à aller fréquenter les lieux de débauches locaux, tenter de goûter le plus d’alcools locaux possibles et éventuellement, dans le cas de certains, à alpaguer de girondes demoiselles attirées par un certain accent…

A notre premier arrêt, nous avons erré comme des âmes en peine pendant au moins trente minutes avant d’atterrir au Darwin Theory et de nous retrouver baladés aux quatre coins de la cité par un bande de psychopathes locaux. Entre temps, Pierre aura eu le temps d’acheter le plat le plus cher du restaurant où nous étions et de constater que sa garniture était littéralement cachée sous la viande puis de se faire rembarrer par son plan d’un soir (qui avait viré cocaïnomane entre temps), ensuite de se faire ratatiner au Curling sur Sable avant de confondre, en fin de nuit, Parcmètre et cabine de téléphone.

Pauvre de lui !

Au second, nous sommes allés nous sustenter, à base de quiche lorraine (en français dans le texte) dans un bouiboui fréquenté par Bill Clinton himself (en anglais dans le texte) et nous nous sommes faits engueuler parce que nous causions trop fort. Etonnant car vue la cuite, murge, race, beuverie, saoûlerie, petite fête de la veille, j’avais l’impression d’avoir la tête en skaï, un castor me rongeant le cerveau et les cheveux poussant à l’intérieur.

Pauvre de moi !

Au troisième passage, ce fut le Burger King (qui va reviendre en France ! Alléluia !) qui nous fit tourner en rond avec Georginou. Virgie et Jim nous avaient dit “Pas loin de la mer, facile à trouver”. Ah les beaux saligauds ! Si j’avais pu leur faxer ma facture d’essence de ce jour, je crois que je l’aurais fait sans hésiter tellement nous nous sommes paumés comme une Pascalounette en terre parisienne. N’empêche, après l’heure et demie à ruminer, nous avons détruit les Triple Whooper and co avant d’aller comater puis de conclure la boucle en finissant, forcement, au Darwin Theory.

La conclusion ?

Pauvre de nous (ou de vous, c’est selon) !