Un taf, des tofs ?

Dans mes oreilles résonnent les accords d’une musique qui en ce lieu parait irréel… Spaceman, Babylon Zoo. Je sais pas pourquoi j’ai resorti ça du placard à MP3 mais cela fait au moins dix ans que le morceau est sorti, a vécu et a été oublié. Probablement même plus. A voir.

Bref. De retour d’un social event organisé par le COED whitehorsien. En gros, une réunion entres tous les joueurs footeux du coin. Pas franchement une réussite leur truc… Faut dire que sur les 66 et quelques personnes potentielles, on était guère qu’une grosse trentaine… Ce qui ne m’a pas empêché de profiter en force des nachos gratuits et de m’enquiller trois assiettes à moi tout seul… sous le regard situé quelque part entre le dégoût et l’envie de la p’tite brunette d’en face avec qui j’aurais adoré faire connaissance si je n’avais pas été accaparé par ma survie alimentaire. Autrement, première Corona au Yukon et discussions pas super philosophiques avec quelques uns de mes partenaires chiliens. Retour vélocipédiqué du côté de chez moi où j’ai retrouvé mes deux collocatrices plongées dans un profond marasme télévisuel.

Une petite nouvelle en passant: j’ai commencé les prises de contact pour mon après Yukon: ça semble se diriger vers Terre Neuve. A confirmer tantôt.

Bon sinon je suis retourné dans mon merveilleux fish’n’chips cet après-midi pour bosser comme tous les jeudis de 16 à 20 heures. Notre clientèle a été tellement généreuse que j’ai gagné l’équivalent d’une heure de boulot en pourboire. Yahou dirais-je en toute retenue.

Par contre qu’est ce que cela peut être un client… Z’ont pas encore compris qu’on avait qu’une seule sorte de poisson, que les frites étaient inclues avec ladit poisson (du Halibut soit dit en passant). Si je le voulais, je fourguerais une pleine poignée de frites en sus avec chacune de mes commandes mais bon… j’ai été elevé avec une telle morale que l’idée même de réclamer une pinte gratuite à une barman avec qui je jouerais au Backgammon après la fin de l’happy hour ne me viendrait pas à l’idée, même dans un état d’alcoolisation avancé, ce qui de toute façon n’est jamais arrivé (record de la phrase la plus longue jamais écrite ici battu).

Il y a un autre domaine qui m’est super utile: l’espellation. Ok, c’est un barbarisme inventé venant du verbe to Spell (epeller). A chaque client, je demande son prénom pour pouvoir le marquer sur mon bout de papier qui contiendra sa commande. Sachant que le temps d’attente est d’environ 10 minutes, il a ainsi le temps d’errer le ventre creux, en salivant d’avance à son merveilleux fish’n’chips. Concrêtement, ça donne ça:

Question : “May I have a name please ?”

Réponse: “A name” ou “Sure, you may/can/could” ou encore “Yes”.

Ceux qui me répondent une connerie pareille, je fais la même chose: je marque sur mon papier ce qu’ils m’ont répondu. Et mon Stephane de Boss’ de se marrer comme un bossu du fond du camion.

Heureusement, il y a ceux qui se contentent de répondre correctement avec leur vrai (ou supposé vrai) prénom. Sauf que… Les prénoms anglophones, des fois, c’est grave folklo. Kathlin, Jean, Corryn, Bob, Leewis…  Et prononcé avec l’accent, et bien ça me fait galérer des fois mais eux, ils rigolent bien et le prennent bien… sauf celui qui m’a dit s’appeller Andrews (eh, ène, di, ère, i, double iou, esse) et qui en fait s’appellait Lewis (èlle, i, dabeule iou, i, esse).

Y a eu comme un phénomène paranormal… J’ai dit “See you in ten minutes Andrews” et il a dit “Ok”. Et quand j’ai “Andrews, il est venu chercher en disant “I’m Lewis”.

Au final, je suis sur qu’il boit des verres d’alcool… du Gin…

Et quand il commande, il sait que ce sera son… Lewis Gin’s.