Un monde merveilleux

C’est un monde irréel, où l’anarchisme et le chaos font office de lois .

Un monde impitoyable où chacun survit en essayant de suivre un règlement tout droit sorti du cerveau disjoncté d’un fou psychotrophile.

De sens en contresens, de directives en contre-directives annexées selon l’alinéa 8-bis du paragraphe 3 de la circulaire abrogée par le texte de loi 1787-7, article 9 en violation de la promulgation du 7 septembre 79.

Bref, un dédale sans minotaure, sans fil et sans Ariane dans lequel même Thésée se perdrait.

Bienvenue chez Pôle Emploi !

J’ai la joie d’appartenir – fort temporairement – à l’univers des chercheurs de boulot et des squatteurs d’allocations (dont je ne desespere pas voir la couleur un jour).

En l’espace d’un mois et demi, j’ai eu le droit à:

– 4 avis différents sur les feuilles canadiennes, à ramener ou pas
– 3 dossiers d’inscriptions
– 4 Rib perdus
– 4 déplacements pour me faire expliquer de visu le problème avec mes attestations Assedic
– 1 “De toute façon, depuis la fusion, c’est le bordel, on sait pas comment ça fonctionne”.

J’ai eu le privilège d’assister à un meeting dit “Création d’entreprise” d’où je suis resorti dans un état végétatif, la tête remplies d’acronymes abscons et de langage barbare. A noter que la pause – pour une réunion de trois heures – a duré une demie-heure.

J’ai un plaisir considérable à ouvrir les moults courriers que je reçois, m’annonçant ma présence à des réunions où je ne me suis jamais inscrit, ayant lieu le lendemain ou n’étant tout simplement pas en rapport avec ce que je suis sensé faire…

Au niveau des petits trucs marrants, j’ai voulu confirmer aujourd’hui que je ne pourrais point être présent au truc prévu demain (chose que j’avais faite il y a 15 jours). Mais las ! La boite mail de mon interlocuteur est surchargée et n’accepte plus les messages (N’hésitez pas à me contacter ! Qu’il nous avait dit)…

Et comme le 3949 est un numéro unique, vous devez passer par là, même si vos charmants interlocuteurs ne savent pas toujours de quoi vous parlez…

Bref, j’ose esperer que ce joyeux délire sera bientôt fini parce que je m’inquiète férocement pour la santé mentale de mon pays !