Un itinéraire en Bus

Une petite période de repos après les durs évenements des derniers jours… Le voyageur devant l’Eternel que je suis, balloté dès sa plus tendre enfance aux quatre coins de l’Europe (surtout allemande, merci Papa), s’en va vous narrer les diverses étapes de son long et désormais historique voyage.

Nous nous en fûmes le coeur léger et l’âme vaillante avec l’amie Virginie le lundi matin de Montréal. Première partie de trajet reposante et sans histoires… Voyage essentiellement passé à admirer les vastes étendues québécoises. L’arrivée à Ottowa se fait tranquillement bien qu’une écharpe soit désormais présente au POP (Panthéon des Objets Perdus). Nous quittons la gare et visitons Ottawa, son parlement, sa bibliothèque, son Mac Do sans Wifi… Bref, tout plein de belles choses. J’achête même une paire de gants, c’est vous dire. Retour sur la gare et début de la galère quasiment romaine.

Changement d’horaire et de trajet sur le conseil surement pas méga avisé du responsable Greyhound local. On se prépare donc à prendre le bus pour Sudbury mais ô stupeur, l’accès nous est refusé car la gare ferme la nuit et nous projetions d’ici rester en effet. Et en plus, le bus est annulé… Urgh, argh, ourgh et tout autre onomatopée prononcée, on nous annonce gaiement que nous pouvons dormir dans la gare… d’Ottawa ! Que nenni, que nenni, nous restons solides comme le roc du pays et faisons un Pow wow sauvage. Qui nous amène à décider après moults tergiversations que nous allons tenter l’aventure pour Cagliari. En partant à minuit. Le reste de l’attente se fera en regardant les Habs se faire laminer par… Cagliari. Not’ pote Pierre est dépité et me fait payer qu’il avait offert. Virginie fait mumuse avec son portable et parle du Canada avec un couple de futurs cubains (du moins pendant les vacances…). Mais tout cela, vous le savez bien sur déjà, vous les lecteurs assidus de ce blog.

Nous partîmes derechef en passant nous diriger vers Cagliari. Que nenni, que nenni. Nous passons Sudbury, nous passons North Bay, nous passons Whiteriver mais pas Winnipeg où nous nous retrouvons dirigés sur Edmonton… Et deux jours de voyages en plus, deux, offerts par la maison.

Nous abandonnons tristement notre ami le redneck blondinet, chevelu et barbu, avec une voix si rocailleuse qui ferait passer Joe Cocker pour une midinette. Direction donc, sans transition aucune, Edmonton, via le Saskamachin (qui me vaut les sarcasmes de ma collègue de voyage parce que c’est imprononcable, sauf pour elle qui vient de Terra Incognita en France, elle comprend le patois saskawatcheemaneien. Bref.). Ladit Saskamachin est très beau, encore plus quand on passe par Wawa, Dauphin, Sacoucoune/ Ca cartoone (Saskatoon). Et que sans savoir, on s’est fait orienter sur un bus, non pas express, mais bel et bien local, s’arrêtant à tous les arrêts possibles et imaginables. Ce qui a nous a valu la traversée d’un splendide parc naturel canadien.

Le temps passe et passe et passe encore. Et nous arrivons enfin à Edmonton… à 5 heures du matin et deux fuseaux horaires dans la tête. On pense tranquillement se diriger sur l’avant dernier étape de notre trajet, Dawson Creek quand nous sommes arrêtés par un grand moustachu qui nous regarde interloqué et nous demande si nous allons vraiment à Whitehorse… Je vous donne la version live:

“You ‘movin’ to Whiteha daya” ? ” You wanna chleep in Dawson ? One hundred sixty bucks per nights ? And you’ll be stayin’ two nights ? You should stay’n Ottawa… that’s what’s I say…”

Et oui… telle une oie du périgord, Virginie et moi nous avons été gavé jusqu’au fondement par Greyhound et ses plans pourris. Résultat des courses… Une nuit à Edmonton et un départ le lendemain soir pour Whitehorse… Sauf que… Fiat Lux…

Dans un déchainement d’éclair et alors que retentissaient au loin les trompettes du Jugement Dernier, Virginie se leva et dit “Cela ne sera pas car mon Verbe est votre Ordre et cela ne Me plait pas”. Roulements de tambour et allumage de Mac en Toc. Piratage simultané du site greyhound et récompense divine… Le droit d’aller visiter aux frais de la compagnie éponyme du site suscité précedemment Prince George demain… Ce que nous ferons.

Voila, le résumé de cette semaine assez folle touche à sa fin. Nous n’avons pas pris de douche depuis dimanche soir. Je me nourris à base de cheddar et de pepperoni. Virginie se réfugie sur les pommes et les cookies. Nous sommes maintenant capables de dormir dans n’importe quelle position et nous connaissons mieux que les employés de la Compagnie Maudite les horaires de leur bus.

Amen

PS:Le Manitoba, c’est cool. L’Ontario, c’est grand. Le Saskamachin, c’est cool aussi. L’Alberta, c’est tout moche.