Pompidou, c’est un beau bourg.

Le soleil éclairant généreusement les rues de la Capitale, il était donc ma foi normal que je m’aventurasse dans une quelconque errance dans le but tout ce qu’il y a de plus glorieux de voir le temps passer.

De ce point de vue-ci, l’après midi a été une réussite absolue.

Ce qui sous entend sournoisement, du coup, que quelque chose n’a pas forcement fonctionné, ce qu’avait forcément déduit mon astucieux et rusé lecteur qui peut s’enorgueillir avec moults raisons.

L’échec:

L’expo Soulage au Centre Georges Pompidou

Ce mec est une imposture et ces tableaux sont dignes d’un gribouillage qui aurait été fait par un manchot bourré (et je parle de l’animal).

Du noir dans tous les sens, quelques fois en relief, quelques fois nuancé, quelques fois juste noir. Des immenses tablettes de chocolat vaguement rectangulaires, soupoudrées de quelques aphorismes artistiques expliquant que le Noir, c’est cool, ça déchire vraiment sa race et que si t’es pas content, t’as qu’à le faire toi-même.

Honnêtement, le sponsor de ce truc-là aurait pu être SOS Suicides.

J’imagine même pas l’état d’esprit de l’artiste quand il s’éclatait à faire des carrés noir sur fond noir. Le cas relève non plus de l’histoire de l’art (abstraction, blabla, Kandinsky, blabla, théorie de la couleur, spectre lumineux, blabla) mais bel et bien d’un psychiatre. Je sais bien qu’il faut aller au-delà des apparences, s’intéresser à la démarche de la création, à la relation qui se noue entre le peintre, l’oeuvre et le spectateur, au jeu des couleurs et aux interrogations suscitées et tout le toutim habituel.

Mais je reste campé sur mes positions (vaguement yukonnaises): ce truc-là n’a aucun intérêt autre que son existence propre. Ca aura au moins eu au final le mérite de me fournir un article.

Le mot de la fin à un truc noté dans le Livre d’Or: “Le noir, ça soulage !”

A contrario, je suis sorti positivement enchanté par l’expo Erro.

C’est déjà beaucoup plus abordable puisque visuel. Ce sont des collages style Comics avec – ô dio mio ! – des messages politiques dedans. Ca flashe, ça fait parler, ça provoque et c’est incontestablement de la branchitude à l’état pur. Il y a des prises de positions, de l’humour et ça fait grincer des dents au passage – les ricains s’en prenant quand même pas dans la tête.

Dommage quand même que le Catalogue soit horriblement cher pour le pauv’ ex-bucheron que je suis. L’accès à la culture n’est pas encore à portée de toutes les bourses mais merci quand même au collègue infiltré qui m’a laissé rentrer voir tout ça !

Au final, une journée tout ce qu’il y a de plus acceptable, cultivante et culturée qui donnera lieu, j’en suis sur, à de prochaines pseudo analyses pleines de beaux Trolls Inside.

Et n’empêche, y a pas à dire.

Pompidou, c’est vraiment un beau bourg !