Naviguer dans le Paradis blanc

Pour ce second volume du #Lofotrip, je vous amène avec moi dans un voyage hors du temps: les fjords des Lofoten. Dans le cadre d’une croisière de quatre heures, j’ai eu la chance de découvrir les facettes maritimes de cette région extraordinaire. Des parois abruptes, une mer d’huile, des oiseaux enchanteurs, le tout par un temps aussi radieux que venteux, sur un petit bateau sans vergogne ni apparats: c’est le programme qui vous attend aujourd’hui, sous le signe de la musique !

Paysage lofoten

Naviguer dans un paradis blanc

– Lofotrip Volume 2 –

Un décor de rêve

Quoi de mieux que Michel Berger pour accompagner une croisière polaire ? Légèrement raccommodées à ma sauce, les paroles constituent un élégant témoignage de mon état d’esprit, ce matin-là, quelques minutes après notre départ de Svolvær, à bord de ce charmant rafiot mené d’une main de maitre par le capitaine Edvardsen, fumeur frénétique !

Bateau croisière Lofoten

Il y a tant de vagues et de lumière.
Qu’on arrive plus à distinguer
Le blanc du blanc.
De l’énergie et de l’espoir
L’appareil pourra cliqueter,
Il n’y aura pas assez d’SD
Et plus de JPG…
Que le silence pour respirer
Recommencer là où le monde a commencé…

Paysage matinal des Lofoten

Le silence est d’or, comme le ciel qui nous entoure et l’horizon n’est déchiré que par les pointes acérées des montagnes environnantes, sur lesquelles je m’imagine faire le capri, sac sur le dos et piolets à la main. Le moteur ronronne, les parkas sont fermées et nous observons la ville rétrécir tandis que nous frôlons un chemin entre les iles, vers notre Fjord de destination.

Une maison dans les Lofoten

De temps à autres, nous croisons une maison perdue, une habitation isolée, un havre délaissé. J’aime à me voir habiter ici, me réveillant et sortant admirer un panorama sans pareil. Que la vie doit être différente lorsqu’on est plongé dans un tel univers, coupé de tout, proche de rien et isolé volontaire l’espace d’une saison. Un peu plus loin sur notre route, nous entr’aperçons un village de chasseurs de baleines – Skrova -, surnommé « le village des millionnaires » et où se trouve un banc qui, parait-il, rend riche ceux qui s’y assoient… Je n’aurais pas l’occasion de l’essayer et, de toute façon, je me vois mal chasser l’auguste cétacé !

The demise of whaling and the consolidation of the cod industry are changing the face of Lofoten, and nowhere is that change more glaring than at Skrova. A generation ago this was a thriving fishing port with no fewer than eight factories working overtime to process cod, herring, and other fish. Fishing and whaling were booming then, and Skrova was the place to be. By the early 1980s the tiny community was deemed to have the highest percentage of millionaires in all of Norway. Wealthy factory owners and fishermen liked to take their ease on a dockside bench, which bemused locals christened millionærbænken, the millionaires’ bench. The old bench is still there, weathered and worn, but most of the millionaires who sat on it were put out of business long ago by the seafood companies down south and their fleets of factory ships. All but one of Skrova’s fish factories have closed, the most recent in 2000. With the loss of jobs, the island’s population has dwindled to about 150 full-time residents.
Viking Whalers

Panarama Lofoten

Au bout d’un (long) moment, nous avons presque totalement perdu trace avec la civilisation et nous sommes entourés par même paysage, tel une sentinelle vénérable et dont je pressens l’immuabilité éternelle. Ces montagnes et ces fjords semblent être là depuis l’Aube de l’humanité et seront probablement encore là lorsque explosera le soleil, d’ici quelques longs milliards d’années. C’est une invitation à la détente, au repos et à la béatitude de l’âme. Aussi souvent que je le peux, je vais me poster à la proue du navire et je fixe l’horizon (par le biais de mon viseur), histoire de pouvoir déterminer et visualiser notre point d’arrivée: le TrollFjord !

L'entrée du TrollFjord

Un p’tit tour au fond du Fjord

Pour ne pas mourir idiot (ou dormir bête, c’est selon) voici donc la définition d’un Fjord:

Un fjord ou fiord suivant la nouvelle orthographe de 1990 (/fj??d/) est une vallée érodée par un glacier avançant de la montagne à la mer, qui a été envahie par la mer depuis la retraite de la glace. L’aspect typique d’un fjord est celui d’un bras de mer étroit, plus ou moins ramifié, aux côtés très escarpés, à la bathymétrie élevée et qui s’avance dans les terres sur plusieurs kilomètres et parfois jusqu’à plusieurs dizaines de kilomètres.
Wikipedia

Loin de tout ce charabia, je ne vois dans le Fjord qu’une beauté bien planquée, difficilement accessible et propre à me faire baver rien que par son évocation. Comme les choses sont bien faites dans ce bas monde, quelques uns des plus beaux jamais recensés se trouvent en Norvège et nous avons eu le plaisir de visiter l’un des mieux planqués, au nom délicieux: le TrollFjord, long de deux kilomètres et profond de pas mal de mètres, où se déroula une bataille assez mystique entre bateau à vapeur et bateau traditionnel. C’est en outre un point de passage du (très) gros et (très) célèbre navire de tourisme Hurtigruten, fleuron de la flotte norvégienne !

TrollFjord

Le passage dans ce chenal est aussi court qu’intense. Nous apprécions, à sa juste valeur, son aspect paisible et retiré, seulement hanté par quelques habitations désertes. Encerclés par les murailles de roche, bercés par le doux ressac, réchauffés par une délicieuse soupe de poisson,  nous sommes plongés dans un autre monde, loin de tout. Faisant preuve d’une admirable adresse, notre capitaine pousse même le vice jusqu’à nous faire frôler (et toucher en fait) les parois du lieux, nous permettant au passage d’admirer les graffitis laissés par quelques générations de touristes irresponsables…

Tags TrollFjord

Ayant fait notre temps (et devant aussi strictement que tristement respecter le planning), nous refaisons le chemin et sortons du Fjord, pour tracer à nouveau notre chemin. Cependant, quelques surprises de taille vont marquer icelui !

La sortie du TrollFjord

Once upon an eagle…

Nous avions été prévenus qu’il était fort possible que nous croisâmes des volatiles divers, typiques de cette région. Ainsi, nous avons pu observer quelques mouettus estupidus aussi blanches que bêtes, autant attirées par le bateau et son activité poissonnière que par le pain subtilement brandi…

Une mouette des Lofoten

Cependant, notre plus grosse surprise est venue un tantinet plus tard et était d’une toute autre envergure puisque nous avons eu l’incroyable chance de voir, en action, des aigles et de pouvoir admirer leur technique de vol et de pêche. Je vous laisse ainsi regarder les clichés suivants, pour vous faire votre propre idée !

Aigle Lofoten

aigle Lofoten

Aigle sur le point de pecher

Aigle pêchant aux Lofoten

Aigle pêchant

aigle lofoten 12

Les voir voler et tourbillonner autour de nous, guetter impatiemment leur arrivée dans le ciel et observer chacune de leurs techniques… Ce fut un autre moment d’une intensité rare et profonde !

Pour en savoir plus

La sortie a été encadrée par la très sympathique (et compétente) équipe du Lofoten Charterbåt AS. Un vaste choix d’autres expéditions sont proposées en fonction de la saison (hiver ou été), dont de la pêche ou des safaris animaliers. Comptez 1150 couronnes pour la formule totale « Nature, Seabirds and Orca ».

Si vous souhaitez dormir et manger à proximité, un très sympathique hébergement est à votre disposition dans des maisonnettes ultra mignonnes, pour deux ou quatre personnes, au Anker Brygge avec, ce qui ne gâche rien, un super pub/restaurant juste à côté (à tarifs norvégiens: 9€ la pinte).

En ce qui concerne les sites internet: pour tout ce qui est en rapport avec les infos touristiques des Lofoten, une et une seule adresse: Lofoten Info (et pour la Norvège en général: Visit Norway !)