Madame Thurso (ou la vie figée).

Petit rappel: les précédents volumes de l’épopée Scotland 2012 sont disponibles via le mot-clé Ecosse

Je ne sais toujours pas ce qui nous a pris de vouloir aller à Thurso. En effet, quel plaisir malsain a bien pu nous pousser à aller nous enterrer dans ce trouduku foireux des Highlands, véritable hymne à la vie provinciale figée, sclérosée, poussiéreuse et ennuyante jusqu’à un point encore rarement ressenti jusqu’à présent.

Non content d’être d’un gris granitique purgatif , la ville ne présente quasiment aucun intérêt (si, elle a la gare la plus au nord du pays et un président américain) en-dehors d’une rue, d’une plage et d’une jolie maison.

Une maison

Nous avons erré comme des âmes en peine, cherchant vaguement un truc à faire, à voir ou nous permettant juste de passer le temps: rien, nothing, niet, nada. Un vide intersidéral d’une béance désolante où même les bancs font tache dans le décor.

C’est gris, c’est moche, c’est Thurso

Faut dire déjà que l’accueil avait pas été folichon: camping cher, sanitaires verrouillés au triple tour avec fermeture via empreinte digitale et rétinienne, emplacements non abrités (avec quand même cependant un couple de proprios sympas et du wifi gratuit).

Moutons géants

Heureusement (ou pas), la journée s’est bien mieux finie qu’elle n’avait commencée, par la grâce d’un fish’n’ships aussi laid que bon, d’un pub (le seul !) servant une Ipa délicieuse et, ô miracle des miracles, par la vue d’un banc de dauphins nageant gaiement dans la baie thursosienne et donc visibles depuis le camping.

Une vue.

Au final, on trouve un petit plaisir malsain, à la limite du gore, à se balader dans ce genre de petite ville étape, comme lorsqu’on se tape un gueuleton gras, dégueulasse, baveux mais attrayant par la difformité de sa structure, par la visquosité de la sauce dégoulinant de partout ou par les morceaux d’une viande inconnue baignants dans leur jus: on sait que ça va pas être propre, on sait que ça va être laxatif mais la seule satisfaction de l’avoir fait suffit finalement à toute justification (et à conclure de même cet article !).

A suivre: un château, de la pluie et du stop !

PS: Oubliez pas de voter aux GBA 2012 !