Le silence est d’or.

Mon honorable lectorat n’aura de cesse d’excuser mon incapacité chronique à écrire un article convenablement foutu. Il se trouve en effet que je succombe régulièrement à des crises de flemmitus destrabilus dues à une suractivité dans le domaine du maniement de tronçonneuse.

Fi en effet de quadrupèdes beuglants dans ce coin du Canterbury où je réside présentement après ma dizaine de jours à Chievot, mais bel et bien un nombre impressionant de travaux manuels divers et variés qui me voient faire le nettoyeur/ratisseur de rivières, le tailleur de haies, le transporteur de fumier et donc, le bucheron.

Ce coup-ci, le matériel est plus qu’adéquat ! Nul besoin en effet de passer deux heures à refixer la chaine à longueur de temps, comme ce fut le cas la semaine derrière où je me retrouvé fort dépourvu en essayant de couper un (gros) tronc et m’en apercevant que mon outil de travail s’était littéralement décomposé en X² morceaux et qu’il a fallu que je fasse du mécano pour tout remonter proprement et en faisant attention à ce que cette charmante expérience ne se reproduise pas à mes dépends (oui, je tiens à mon intégrité corporelle).

Cela étant, je me régale nonobstant depuis mon départ de Wellington et touche du doigt une liberté que je connaissais que de très loin: nul pour me dire où aller, nul pour m’orienter, nul pour m’emmerder.

Je suis seul sur les routes, avec ma vie empaquetée et mon pouce tendue, allant de ferme en ferme au bon gré des offres reçues et au bon vouloir des automobilistes/conducteurs de camions qui daignent me prendre à chaque fois sur leur route, que ce soit pour 5 bornes (un camping car conduit par des anglais entre Chievot et Donnet) ou 200 kilomètres (Blenheim-Kaikoura dans un gros truck).

Les rencontres humaines sont aussi au programme: une suisse romanche nommée Anna rencontrée dans un rade irlandais et avec qui je bourlingue pendant 3 jours, une anglaise ingénieure informatique et conductrice de tracteur, un marine de l’armée US qui rêve de faire la Dempster, un fermier joueur de squash, un péruvien cuistot, des froggies patissier… La liste est longue et les contacts (j’espère) éternels.

Je ne sais que vaguement où mes pas m’emmèneront dès dimanche prochain: quelque part au large de Dunedin,dans l’Otago, où il semblerait que des lamas et des chèvres attendent mes (présumés) bons soins.

En tout cas, ce WHV kiwi est décidément un foutrement beau cadeau que je me suis offert. Et le mieux, dans tout ce bordel, c’est qu’il me reste encore 9 mois à tirer !