Le complexe du Koala

Lundi dernier, j’ai eu la chance, le bonheur, le plaisir, la béatitude de repasser une journée entière avec mon ancienne colloc’ blonde comme les prés, la légendaire Pascalounette, si bien connue des lecteurs de ce lieu.

Or, pendant cette escapade ludo-culturelle, nous en sommes venus à aborder un sujet bien surprenant: la stupidité du Koala.

Cette aimable et mignonne créature ne vit que pour l’Eucalyptus. Il semblerait en effet que certaines protéines ou molécules de son feuillage soient des agents nécessaires à la bonne marche de son petit cerveau et que donc, chacun de ses actes naturels ne vise qu’à un seul but: bouffer encore et encore de l’eucalyptus pour garder la cervelle en état de fonctionnement.

Le cercle est donc clairement dessiné: “quand je bouffe, je réfléchis, quand je ne bouffe pas, je ne peux plus réfléchir et je dois me concentrer pour trouver plus de bouffe pour pouvoir plus réfléchir au prochain endroit où je trouverais de la bouffe pour réfléchir…”.

Notre aimable Koaka, dans le cas d’absence cruelle dudit Eucalyptus, va donc devoir utiliser chacune des particules encore disponibles dans son organisme et se concentrer sur son but vital : manger.

Pascalounette, tout en me racontant cela, pointait du doigt ce bien cruel constat: aussi mignon et attendrissant soit-il, notre australien de service est donc en fait un boulet de la dernière génération, une erreur de la Création, un truc aussi inutile que stupide et qui est inévitablement voué à une extinction prochaine.

To the next tree, dude !

Il se trouve que je vois dans cette destinée koalanienne quelque chose qui ressemble bel et bien à un intéressant parallèle avec nos petites vies de bipèdes humanoïdes.

Qu’est ce que nous pousse en effet à agir, qu’est ce qui nous motive, nous fait avancer, nous aide à nous projeter vers l’avant ou vers demain ?

Bernard Werber avait étudié ce sujet dans son (intéressant) bouquin L’ultime secret et apporté des sources de réflexions pas mal foutues (je ne spoilerais pas ici). Il parlait, entres autres, de sexe, de plaisir, de contentement de l’instant présent, quelque part entre un carpe diem  et un alea jacta est.

Et n’empêche, quand je vois tout ce bordel régnant, toute cette activité frénétique incessante et tout le borbazar quotidien inhérent à nos petites existences, je me dis que des fois, peut-être, ce serait cool de n’être qu’un Koala.

Dawaï, l’est où le prochain eucalyptus ?