L’art mais du salut

L’hilarant jeu de mot ci-dessus est un emprunt en provenance du Livre d’Or de l’expo Gabriel Orozco que j’ai eu la chance de pouvoir visiter en compagnie d’un fidèle compagnon vilement infiltré dans les rouages administratifs du Centre Pompidou.

Je n’avais nullement visé à m’introduire dans ce haut lieu de la culture francilienne mais le comparse et le contexte aidants, nous nous sommes donc retrouvés à deviser devant des machins, des trucs, des bidules, des oeuvres, en fait si. Des œuvres (puisque c’est le seul mot qui semble convenir) dotées d’un incommensurable pouvoir sur ma dubitativité.

Je m’explique: le contenu du bazar (enfin de l’expo) se répartit entre une boite à chaussure vide, une DS (la voiture, pas la console !) coupée puis ressoudée, une cabine d’ascenseur, des boules de tailles diverses et variées, des peintures à base de crachat de dentifrice et autres joyeuseries analogues.

Force m’est de constater que mon background universitaire m’ayant habitué aux délires de l’art contemporain (gnagna Histoire de l’art, gnagna Deug and co), j’arrive vaguement à percevoir de très loin les intentions voulues – ou non – de l’artiste/taré/psychopathe/escroc – rayez la mention inutile. Mais je dois avouer que je suis resté circonspect et étonné, aux limites de la lobotomie en tentant de répondre à cette simple question:

“Mais qu’est ce que c’est que ce bordel ?”

En effet, mon esprit borné n’a pas réussi à comprendre:

– ce qu’une boite à chaussure vide foutait là-dedans.
– la présence de deux gusses déguisés en flics mexicains (et qui avaient l’air de s’emmerder sérieusement).

La réponse à mes légitimes interrogations m’a été apporté par la consultation du petit livret accompagnant la visite et dont je vous livre un extrait, relatif à ladite Boxshoes:

Empty Shoe Box (1993) est une boîte à chaussures vide. A la première vue, cette œuvre peut être comprise comme un ready-made duchampien, mais un examen plus attentif révèle que sa présence ici fait écho à ce qui l’entoure. Avec cette œuvre, l’artiste rejette toute notion de monumentalité et de permanence de la sculpture pour englober l’espace réel et ordinaire du quotidien”.

Et ci-dessus, l’objet de mes pensées, qui me hante depuis tout à l’heure et qui me fait dire que ce n’est pas toujours avec les cochons que l’on fait de l’art…

PS: Antithèse de mon pote Marcel Duchamp:

Un tableau, même abstrait, est de l’art dès qu’on accepte de le regarder comme un tableau. Un readymade est tout simplement de l’art.

  1. Putain, faut prévenir avant d’écrire des articles aussi intellectuellement engagés ! Il m’a filé des terreurs nocturnes ce billet ! Me suis tantôt réveillé en hurlant, tantôt en pleurant; je suis crevé !

  2. Mon pauvre TO va !

    J’ai toute confiance en toi pour te remettre d’aplomb as soon as possible.

    Et je suis sur que tu as aussi ton explication à la présence de cette boite de chaussures.

  3. Alors cette boite à chaussures, vide bien évidemment…
    et bien déjà on remarque que cet objet est reconnu par sa fonctionnalité alors même que celle ci lui est enlevée de manière consciente. Et oui cette boite à chaussures est vide de chaussures, et ce n’est pas un hasard, mais on la reconnait pourtant juste par sa fonction. Cette boite ne peut elle pas être juste boite ?? non elle est associée aux chaussures, cette étiquette la suivra toute son existence, et sa présence ici est un message, regardez vraiment l’être, non pas ce qu’on vous prépare depuis tjs à attendre de voir en lui, ne vous contentez pas d’être ce qu’on attend de vous, soyez ce que vous voulez être !
    Voilà (wow là je me surprends moi même ! ça aurait presque du sens mes conneries !!)

    Sinon c’est de la propagande pour marcher pieds nus, adieu chaussures, et perso suis à fond derrière ce message, marchons pieds nus, je kiffe marcher pieds nus. Mais bon là il caille alors j’ai des bottes, mais dans l’absolu, adieu les chaussures !

    Bon bah au choix quoi, je vous laisse libre de voir la signification profonde de cette boite à chaussures…

  4. M’est d’avis qu’il s’agit tout simplement d’une porte vers un monde parallèle, certainement vers Mocassinsland, le pays des Joyeux Mocassins. Ta mission, si tu l’acceptes : y sauter à pieds joints afin de confirmer ma révélation. Bonne chance, Monsieur T. !

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