Two beers ?

La boulette n’est pas seulement un plat

Souvent, à l’étranger, les codes sociaux différent de loin avec ceux que l’on connait. Pendant mes années irlandaises, celles-là même où j’habitais quelques mois par an en terre de Mayo, j’avais en charge des groupes de jeunes français venus apprendre à parler l’anglais. Forcement, les premiers pas étaient compliqués, ardus. Je vous propose donc aujourd’hui, un petit best-of de ces boulettes. Les Chroniques Irlandais: volume 3 !

La boulette n’est pas seulement un plat

Quand poubelle rime avec boites aux lettres

Écrire aux parents/à la famille/aux amis/à l’amoureux-se: une corvée ou plaisir, c’est selon. Ce matin, j’avais insisté sur le fait que cela faisait plaisir, que recevoir une lettre était un cadeau, blablablabla. Aussi telle ne me fut pas ma surprise lorsque se déroula cette petite conversation:

– Cedric, mes parents n’ont rien reçu et pourtant j’ai tout posté en début de semaine !
– Ah, c’est étrange… Tu as bien tout mis dans la boite aux lettres ?
– Oui, oui, celle où y a marqué “Litter”
– ……… Hein ? Quoi ?
– Bah oui, c’est logique non ?
– Bah je crois bien que non…

Il se trouve que mon charmant ado a confondu aimablement et sournoisement Letter et Litter: il a posté ses lettres à la poubelle.

Le choix est vaste
Le choix est vaste

Deux “Fuck You- beers, please

Le soir, après le travail, j’aimais aller boire une petite bière dans un pub local. Tout se déroulait correctement lorsque, un jour, une barmaid m’a fait les gros, gros yeux et m’a demandé si je me moquais d’elle. Pourtant, je pensais avoir juste commandé deux pintes, en faisant le geste adéquat et universellement connu:

Two beers ?
Two beers ?

Sauf qu’en fait, j’ai apparemment fait ça à la place:

F*** You
F*** You

Depuis je ne me fais plus avoir: j’en prends 3 à la fois !

Drague Douanière

Lolo aime Lala. Lolo aimerait bien que ses liens d’amitiés avec Lala aillent un peu plus loin et développe donc une stratégie tout en finesse et subtilité qui a commencé à l’aéroport:

– Hey Lala, t’as fait comment pour passer la douane ?
– Bah pourquoi Lolo ?
– Bah vu que t’es une bombe, ça a pas du être facile…

J’en rigole encore.

En effet, il y a de l’écho

Un jour, je me baladais à  Cork avec une classe de Cm2, tout droit venus d’un endroit considéré comme quelque peu sensible. Aucun problème nonobstant, les jeunes ont certes du répondant mais sont vraiment adorables et le séjour se déroule bien, sans accroc majeur.

Nous marchons donc, en bons touristes, lorsque notre ouïe est attirée par un son étrange: “Echoooooo, Echooooo, Echoooooooo”.

Un vendeur de journaux poussait son cri rituel afin de vendre le journal local: l‘Evening Echo.

Malheur à lui, il venait de faire, à son insu, une erreur monstrueuse: TOUT mon groupe s’est aussitôt empressé de se transformer en chorale, reprenant en gros chœur “Echo, echo, echo” sous notre regard aussi dubitatif que joyeux.

Cela n’a duré que quelques minutes mais je suis sur que notre vendeur de journaux s’en garde un souvenir ému !

Du poulet Gaélique (ou pas)

A Ballina, j’avais le plaisir d’habiter chez Valery (dont je vous ai parlé tantôt). Très vite, je fus considéré comme un membre de la famille et choyé, notamment sur le plan culinaire. C’est ainsi que parmi tant d’autres recettes, j’eus le plaisir de manger du Poulet Gaélique.

(…)

Deux  ans ont passé et je suis de retour, une nouvelle fois, à Ballina, pour mon 7ème séjour consécutif sur place. Nous sommes attablés avec Valery et les 4 autres personnes de l’équipe d’animation.

– Cedric, I cooked your favorite food..

– Oh yes, du Gaelic Chicken ! Vous allez voir, ça déchire le poulet gaélique.

(gros silence de mes compagnons)

– Cedric, je crois qu’elle a dit Garlic, pas Gaélique…

Autrement dit, cela faisait deux longues années que je m’extasiais devant un bête poulet à l’ail sans aucune connotation gaélique: c’est depuis ce jour que j’ai cessé de rêver.

Connor will be back

Connor est un animateur irlandais qui travaillait avec nous certains étés. Très sympathique, fougueux, plein d’envie et anglophone: un mix parfait.

Nous avions l’habitude de nous interpeller joyeusement à haute voix, de rigoler ensemble comme de vieux larrons et tout était rose au pays des Bisounours

Sauf le jour où, fatigué, ma langue a fourché: Connor est devenu Connard, au moment le plus crucial d’un grand discours devant tous les participants du séjour et alors que cela faisait des jours et des jours que je me concentrais à NE PAS faire cette boulette…

Tout le monde a beaucoup rigolé (lui y compris, une fois expliqué le quiproquo) et j’ai arrêté les grands discours.

(Pour la petite histoire, Connor a été croupier à Las Vegas et vit désormais en Corée du Sud où il a monté sa boite d’animation…).

Voila, fini pour ce jour: a bientôt pour de nouvelles aventures !