Il était un Héron (Galway Story)

Quatrième volume des Chroniques Irlandaises avec, pour ce jour, le récit de mon voyage, organisé en sublime collaboration avec Tourisme Irlande, que je salue vraiment bien bas au passage pour la qualité et l’efficacité de leurs services !

Galway.

Peu de villes au monde m’évoquent autant de souvenirs que cette ville située sur la côte ouest de l’Irlande. J’y ai trainé à moult, moult reprises mes guêtres et ce n’est pas par hasard que j’ai choisi d’y commencer ma semaine de vadrouille.

Que suis-je donc allé y chercher ?

Des souvenirs, des odeurs, une atmosphère, une ambiance. J’y suis retourné pour marcher sur mes propres pas, pour me replonger dans mon histoire personnelle, dans mon vécu passé et Dieu seul sait que je n’ai pas été déçu !

Héron, Héron, petit patapon

A tout seigneur, tout honneur: je vais donc parler tout d’abord de mon logement, un endroit béni par les Dieux, un espace temporel différent, un lieu de grâce divine: The Heron Rest Bed and Breakfast

Vue de dehors
Vue de dehors
Vue de dedans
Vue de dedans

Tenu par une charmante galwaynoise nommée Sorcha, l’endroit est juste parfait, à une poignée de secondes de la vieille ville et dans une petite rue décemment nommée « The Long Walk » et longeant la mer.

Le nom de l’endroit a piqué quelques minutes ma curiosité: pourquoi l’appeler donc « Le repos du Héron » ?

Et bien tout simplement parce que l’un de ces gracieux volatiles a pris l’habitude de venir gratter de la bouffe tous les jours, et à heures fixes, cognant aux portes et attendant avec voracité son du !

Waitin' for da food
Waitin’ for da food
Ham Time !
Ham Time !

En parlant de bouffe, je me dois de vous signaler que j’ai mangé un dos de saumon sur galettes de pomme de terre, et ce au petit déjeuner:

Miam
Miam

Bref, en-dehors d’un regrettable accident culinaire le dernier matin, qui m’a vu régurgiter mon pain perdu (faut savoir que je suis salement allergique à l’œuf et que je ne savais pas que French Toasted Brioche, c’est en fait du pain perdu…), je ne peux que très fortement recommander ce Bed and Breakfast: il est validé !

Très chère CB

Mardi soir, je n’avais qu’une seule idée en tête: aller me boire une putain de Smithwick dans le premier pub venu tout en bouffant le plus gras des fish’n’chips possibles.

Or, il s’est trouvé qu’un petit grain de sable s’est glissé dans la mécanique soigneusement réglée de ma soirée: je me suis fait bouffer, en douceur, délicatesse et passion, ma CB, par un vulgaire distributeur de l’Ulster Bank.

Je me rappelle un vague « Bip-Bip » spoutnikien, un écran « An error has occured » et puis… plus rien.

Je suis donc passé par tous les états: incrédulité, étonnement, agacement, haine, hargne, rage et autres synonymes, n’ayant qu’une seule chose en tête: exploser cette merde ambulante qui me privait de mon planning prévu et, de surcroit, m’empêchait de mener à bien mon programme du lendemain.

En effet, dûment muni de mon Introduction Letter, j’avais négocié auparavant, auprès d’une agence locale, une sympathique excursion d’une journée sur les Aran Islands avec départ à 9 heures du matin.

Sauf que cette saloperie de banque n’ouvrait ses portes qu’à… 10 heures. C’est donc dans une détresse profonde que j’ai fait une croix sur mon trip îlien et que je suis retourné comme un chien battu me réfugier dans la chaleur douillette de mes draps, pleurer sur la méchanceté du monde et sur ma déchéance morale absolue.

Cependant, le Monde étant remarquablement bien fait, cette journée de mercredi qui s’annonçait morose a pris une toute autre tournure… que je vous raconterais dès demain !