Enquête, en quête.

Attention, nulle histoire de voyage ici, juste un petit texte volage et léger.

Quasiment une semaine sans rien écrire: il faut croire que j’ai d’autres priorités actuelles que de m’intéresser à combler le blanc neigeux de la page !

Il faut dire en effet que la situation actuelle est un tantinet compliquée, sans être pour autant spécialement dramatique: c’est l’un de ses moments, dans une vie, où on se trouve à un carrefour offrant plusieurs choix, plusieurs possibilités et où on réfléchit longuement avant d’emprunter tel ou tel chemin.

Cela va bientôt faire onze mois que je suis rentré de mon périple néozélandais. Onze mois donc que je suis devenu parisien à plein temps, que je partage une grande part de ma vie avec DeT et que je me projette dans un futur conjugué au pluriel,  ce qui constitue quasiment une grande première pour moi.

Cela fait également onze mois que j’ai décidé de changer radicalement de secteur professionnel, lassé, usé, fatigué et relativement dégoûté par les salaires pratiqués dans l’Animation (un entretien à Pôle Emploi a d’ailleurs validé plus tard cette réflexion), qui sont encore et toujours LE point noir absolu (salaire de 35€ par jour pour être directeur et formateur d’une session BAFA composée de 40 stagiaires… et ce n’est qu’un exemple).

Le temps où j’aimais partir de séjour en séjour, au fil des mois, animer (au sens premier, c’est à dire donner vie à), transmettre et défendre des valeurs est maintenant révolu: c’est un constat objectif et raisonné.

Pour autant, les beaux discours n’amènent pas la richesse et je dois donc trouver une occupation aussi viable que plaisante, aussi financièrement agréable que moralement satisfaisante.

J’ai donc eu le bonheur d’être entre autre barman, responsable de convoyage, rédacteur freelance, etc etc.

Pourtant, rien ne semble avancer: j’accumule les CVs, LMs et lettres de refus. Je postule encore et toujours à des postes qui me semblent dans mes cordes et dont je sais que je remplis les conditions… pour toujours, au final, revenir au même point.

Où est donc le souci ?

Suis-je condamné à devoir vivoter ? Suis-je un rêveur éternel, refusant de garder ses pieds sur terre ? Dois-je vivre, ad vitam eternam, dans les nuages de mes espoirs, dans les limbes des projets futurs ?

J’entends souvent revenir la même rengaine:

“Le marché du travail est un combat, une guerre, une bataille, une lutte. Il faut être hargneux, agressif, vaillant, ne rien lâcher et monter au front, la gibecière au bras et le fusil armé”.

Désolé: je suis un pacifiste bêlant, un apôtre de la douceur, un diplômé de l’École du PVT, un dreamer patenté et un attentiste invétéré qui croit en de meilleurs lendemains.

Cela étant dit, je vais retourner une nouvelle fois à ma quête, le cœur gonflé et l’âme fière: mes rêves existent, la preuve: je les ai rencontrés.

  1. Malheureusement, en France, le monde du travail est sclérosé. Tu es jeune, sors des études, tu n’as pas d’expérience. Tu es plus vieux, tu es trop vieux, trop cher.
    Ton cv n’est pas “logique” (c’est à dire le même que tout le monde), là aussi tu te met des difficultés en plus, c’est triste…
    Les grosses boites veulent des profils type (école de commerce, stageS, logique dans les expériences, corvéable à souhait pour des salaires pas folichons, les plus petites structures, souvent plus ouvertes, sont aussi souvent plus réticentes à prendre des risques = embaucher quelqu’un au parcours original.
    En France, j’ai l’impression, il n’y a aucune culture de la différence qui peut apporter une richesse (sauf quelques rares exceptions…).
    La solution (pour moi), c’est de monter son business, profiter de la liberté de ne pas être embauché! sinon attendre le coup de chance, car le truc du combat, de la guerre, perso je n’y crois pas.
    Partir aussi, ailleurs, est je pense une solution; beaucoup de monde en parle, certains ont commencé, malheureusement il n’y a actuellement pas de place dans cette société sclérosée.

  2. Bah c’est pas très bisounours tout ça…
    En tant que fière membre de la #TeamGivrés, j’ai les mêmes rêves, les mêmes ambitions. Par contre il y a longtemps que j’ai oublié ton idéal d’ “occupation aussi viable que plaisante, aussi financièrement agréable que moralement satisfaisante”. J’ai un taf alimentaire qui m’ennuie, où je n’apprends rien, mais qui paye suffisamment pour m’offrir des voyages dans les pays qui me font rêver, sans grignoter trop sur ma vie privée, et me permettant d’avoir une vie sociale intéressante à côté. Ce n’est pas le boulot de mes rêves, loin de là.
    Aujourd’hui, je garde donc mes rêves pour ma vie privée, et c’est résigné que je fais un taf qui ne me donne pas d’ulcère. Si tu as la chance de pouvoir “conjuguer le futur à deux”, mise là-dessus.

    Je ne crois pas non plus “au combat et tout ça”. Et le coup de monter son business, juste sois prudent si l’idée se concrétise pour toi. Autre expérience personnelle, après 2 ans à mon compte, j’ai eu droit à 5 ans de dettes…

    C’est l’avis d’une fille blasée sur le monde du travail avec un CV tout aussi illogique que le tien (le vôtre? Laponico semble concerné aussi!), des centaines de candidatures envoyées (avec très peu de réponses, limite contente d’avoir une lettre de refus…), voilà, désolée…
    Donc dans tous les cas bon courage à toi !

    1. Merci pour ce long et intéressant message plein de bon sens !

      Je suis en pleine reflexion sur la suite à donner et je me dis que, finalement, un job alimentaire serait peut-être pas si pire…

    2. Le truc dur, pour ma part, c’est justement de conjuguer vie a deux (et trois maintenant), avec les rêves. Cela implique en effet de bosser pour payer la maison – la voiture – le chien, pas forcement le rêve pour qui veut voir du paysage.
      Après, les rêves servent à rêver, je ne suis pas sur que si j’étais seul à voyager partout je serais plus heureux…c’est difficile au final de trouver quoi faire de sa vie, et c’est une perpetuelle remise en question, un équilibre a trouver. Voyager a plusieurs, avec un job pas trop alimentaire, qui permet de payer le quotidien et voyager un peu, et rêver quand même.
      J’ai aussi la chance d’avoir un job cool depuis un an, assez interessant, dans le web, qui est l’un des seuls domaines ou on peut je pense s’amuser et être bien payé…mais j’ai bien galeré au début, comme tout le monde en France je pense, malheureusement !

      1. Intervention très intéressante mon cher Nico, qui m’encourage du coup à persévérer dans cette voie de l’Internet et à tenter de coupler, dans le futur, voyage ET famille 🙂

  3. Je te souhaite bon courage Cédric! J’ai quitté le marché du travail français (enfin la recherche d’emploi) à la fin 2010 et j’imagine que cela ne s’est pas amélioré depuis. En espérant des jours meilleurs.

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