Du travail au Canada

Que ce soit dans un certain forum où j’ai la chance d’être un GM, dans les soirées thématiques ou dans les courriels que je reçois, revient souvent la même question:

Mais comment as-tu fait pour trouver autant de boulot en une année ?

Je ne prétends pas détenir de recette miracle mais force est de constater que je suis totalement sorti du cercle vicieux de l’animation pendant une année entière et que j’ai appliqué, avec un certain succès par moment, mes petites méthodes personnelles.

Voyons donc ensemble, et au cas par cas, les cheminements de cette année professionnelle canadienne.

Gardien de camping – Veilleur de nuit – 3 nuits et demies – 350 dollars

Simplement en allant taper à la porte de l’AFY et en demandant s’ils avaient pas du travail pour moi à court terme. Le fait d’être francophone et prêt à être abandonné dans un refuge enneigé pendant des nuits entières a du jouer également.

Grocecy Clerc – 1 mois et demi – 11,84 dollars/heure

Un français m’avait mis sur le coup dès mon arrivée. J’ai attendu de voir si je ne trouvais vraiment rien d’autre, suis ensuite allé demandé un dossier de candidature puis j’ai relancé la machine deux jours après le dépôt. Le Patron m’a alors fait passer un entretien express puis m’a embauché du jour au lendemain.

Qu’est ce qu’il faut en tirer ? Que relancer ses interlocuteurs pour se rappeler à leur existence est une composante majeure de la société nord-américaine !

Newspaper Stuffer – 1 mois – 9 dollars/heure

En répondant simplement à une petite annonce dans le journal et en me déplaçant ensuite dans les locaux. Même pas eu besoin de passer une interview, la job étant con à en crever la bouche ouverte. Mais c’est typiquement le genre d’extra à temps partiel qui permet de mettre du beurre dans la poutine à la fin du mois.

Banquet Server – 3 banquets – Salaire indéfini mais pas dégueu

Incrusté par une française qui avait besoin de main d’œuvre en urgence.

Le dépôt de CV dans le même hôtel et pour le même job n’avait rien donné… D’où l’extrême importance de développer un network local efficace.

Vendeur de Fish’n’fish – Un mois – 10 dollars/heure

A l’intox, sans aucune annonce nulle part. Je suis allé voir le patron et lui ai demandé s”il avait besoin de monde pour bosser avec lui.

Réponse positive et salaire négocié “sous la table” pour un job sympa, nourrissant et m’ayant permis de voir du festival.

Ne pas hésiter donc à solliciter et à se renseigner, ça ne coûte rien !

Woodstacker – Deux semaines – 18 dollars/heure

J’ai déjà causé longuement du boulot à divers endroit, notamment ici (ça va encore me faire un auto-ping ça…) donc je vais juste revenir sur les circonstances de l’embauche: pur hasard qu’un français bossant dans le coin m’ait entendu dire pendant une soirée que je cherchais du travail. Un coup de fil à son patron et j’étais pris le lendemain pour commencer deux jours plus tard.

Je réinsiste donc sur l’importance de créer, garder et entretenir des contacts un peu partout.

Tennis Coach – Un mois et demi – 10/13 dollars/heure

J’ai vu l’annonce sur Craiglist, y ai répondu en utilisant une Cover Letter adaptée (et copiée sur un modèle préexistant), passé un entretien (in English, of course !) puis une semaine de formation avant d’être lâché en autonomie.

Ce que j’en tire: ne jamais rater une occasion de tenter sa chance dans des domaines où l’on a tendance à se dire “c’est foutu, j’ai aucune chance” !

Kitchen Helper on Call – Guide on Call  – jamais – j’en sais rien

Entretiens passés et embauche garantie mais l’opportunité de travailler ne s’est jamais présentée. J’avais dans les deux cas cherché des contacts dans différents endroits (musées, restos) puis envoyé des mails pour me présenter et enfin été sur place pour une rencontre informelle. Ça aurait pu déboucher sur du concret avec un peu plus de chance…

Donc, mes petites recettes persos pour survivre dans la Jungle du travail canadienne:

– Ce qui est vrai en France ne l’est pas forcément là-bas: motivation, confiance en soi et culot paient bien plus souvent que ce que l’on croit.

– Rien n’est impossible. Et chaque offre où l’on se dit “Je postulerais bien mais…” est une opportunité potentielle gâchée.

– Balayer tous les réseaux possibles et ne rien négliger (journaux, internet, bouche à oreille).

-Vive les candidatures spontanées suivies de relances.

– CV local obligatoire, english spoken and understood, please !

Les Job Fair, Job Area et Career Zone sont des mines d’or pas uniquement réservées aux canadiens.

Voila, vous savez tout (ou presque) donc…

Que le travail soit avec vous !