Bruxelles à l’infinitif

Bruxelles. La capitale de la Belgique nous fait encore une fois de l’œil, au crépuscule d’un été essentiellement irlandais, quoique teinté d’une belle nuance flamande. Pourquoi donc ne pas conclure ici nos escapades estivales ? Ce serait l’occasion de revenir sur les pas de notre propre histoire, après une jolie halte datant – déjà ! – de l’été 2013. Quelques jours pour arpenter de nouveau le solide pavé local, ouvrir grand les yeux et s’accorder, une fois de plus, au rythme de nos enfants.  Sans stress, sans hâte ni projets démesurés : c’était Bruxelles à la fin de l’été, à l’infinitif.

Errer

De notre séjour, je ne garde pas l’impression d’une organisation démesurée. Je me souviens plutôt d’errances, en mode locales et tranquilles. De longues marches à travers la capitale, pour aller de croix en croix, petites annotations préparées sur la vaste carte. Je me souviens aussi de ces jolies découvertes, au gré des rues traversées. Une impasse qui se dessine dans l’ombre, une statue dédiée aux pigeons voyageurs, une fontaine comme abandonnée. Bruxelles semble se dévoiler par à-coups, petit à petit, sans grandeur déplacée et teintée d’une certaine timidité. Sentiment étrange d’une ville paradoxale.

Parfois, la solitude côtoie la foule. L’on passe d’un No Man’s Land à un promiscuité surprenante, surtout vers la Grand Place, ceinte de ces si beaux bâtiments flamands. Il suffit alors au voyageur oppressé de fuir quelques minutes pour retrouver cette tranquillité qui sied si bien à la vie bruxelloise. S’en aller vers l’ailleurs pour mieux revenir tantôt, quand il y aura moins de monde, quand l’envie le dira. N’est-ce pas un luxe extraordinairement accessible que de se permettre d’avoir le choix, que de ne pas s’obliger à faire, pour forcément voir, forcément faire, forcément visiter ?

Souvent, culture oblige, les rues sont parsemées d’icônes nationales : des héros de bande dessinée qui accompagnent, accueillent, orientent. C’est dès lors un chouette jeu de piste que les suivre, de les tracer, de les trouver et retrouver. Les petits et les grands s’en donnent à cœur joie, dans cette chasse au trésor verticale.et imagée.

Habiter 

Quelque part sur une avenue. Une maison comme il y en a tant d’autres. Une porte, une sonnette, des marches qui débouchent sur un sourire. C’est la Maison Autrique,la découverte de l’architecture de l’Art Nouveau par Victor Horta, en 1883 et un lieu où j’essaie de me rendre à chacun de mes passages bruxellois. Le fait que la personne en charge soit une vieille amie ne change rien : j’ai appris à aimer la douceur de cette maison toute verticale qui se visite de la cave au grenier. Chaque étage est l’occasion d’en apprendre plus sur Victor Horta, sur l’historique des lieux et sur différents sujets forts éparses.

On pourrait croire que la Maison Autrique est réservée aux érudits, aux architectomanes ou encore aux spécialistes. Rien ne saurait être plus faux car, en réalité et en objectivité, chacun peut y trouver son compte. Ainsi, un livret spécial a été créé, destiné aux enfants : une chasse au trésor dans toute la demeure, pour en apprendre plus, aux côtés de Fernand. De plus, la Maison Autrique est signataire de la Charte Môm’Art, preuve supplémentaire s’il en fallait.

Du coup, si vous avez envie de vous évader un petit peu, de sortir un tantinet des sentiers habituels et de voir “autre chose”, n’hésitez pas à faire un petit détour et allez saluer Alexandra de la part de Cédric : vous serez bien reçus !

Jouer 

Nous n’avions pas prévu d’y aller et c’est sur les conseils d’une lectrice bien attentionnée que nous avons choisi d’y aller : le Musée du Jouet fut un riche et beau moment, une très belle parenthèse dans le temps d’avant. 

Dans un décor fait de vitrines et d’étagères, toutes remplies de vieux, de très vieux jouets, il suffit de laisser son regard errer pour voyager. Un passionné partage quelques trouvailles d’antan devant les yeux arrondis des enfants de passage. Puis vient le temps de passer à la pratique et de parcourir le musée de long en large, pour toucher, caresser, manipuler. Beaucoup de choses sont accessibles et c’est un régal que de voir les enfants d’aujourd’hui jouer aux enfants d’hier. Preuve, s’il en est, que le Jeu reste universel et intemporel et que le plus simple est parfois le meilleur.

Nous avons adoré voir Pitchoune et Fils s’émerveiller devant une tablée de Nounours, rigoler devant le Théâtre des Marionnettes, devenir subitement sérieux en rentrant dans la salle de classe ou encore rester perplexe devant certains casses-têtes (vraiment) tortueux. Pour résumer : une autre forme de voyage, à savourer lentement pour retrouver, l’espace d’un moment, son âme d’enfant !

Pisser

Le Manneken Piss, tout le monde connait. Cependant, saviez-vous qu’il n’est pas le seul à uriner sur la voie publique, au vu et su de tous ? En effet, au fil des années, il a tout d’abord été rejoint par une copine, Jeanneke en 1985 puis par un chien, Het Zinneke, en 1999. En ce qui concerne la création de Jeanneke, voici ce qu’en dit Wiki : “L’histoire dit que ce restaurateur voulut rétablir l’égalité homme/femme en commandant cette statue. La légende, quant à elle, dit que Jeanneke symbolise la fidélité. Il est traditionnel de jeter des pièces dans les vasques de la fontaine, le montant de la somme sacrifiée prouve l’affection que l’on porte à la personne aimée.” Quant au chien, il est là pour attirer les touristes !


Une visite à ce trio de choc, idéalement réparti à trois emplacements différents, permet de se balader un petit peu dans les ruelles centrales du centre historique de Bruxelles. L’occasion d’une balade sympathique en famille, sur une thématique peu ragoutante mais, soyons honnêtes, bien amusante : “Allez les enfants, on va voir des statues qui font Pipi ?”

Rencontrer

S’il est un incontournable du patrimoine culturel belge, c’est bien la Bande Dessinée. Qui ne connait pas les innombrables héros nés de la féconde créativité d’une génération exceptionnelle ? Or, il se trouve qu’il est possible de rencontrer, parmi tant d’autres, tous ces héros et héroïnes au Centre Belge de la Bande Dessinée

Fan d’un certain gaulois au casque ailé, Pitchoune a passé un moment merveilleux à déambuler parmi les expositions richement illustrées tandis que Fils courait partout, tentant de nommer chaque objet aperçu (dans les limites de son vocabulaire et de sa compréhension, heureusement pour moi).

La cohabitation des personnages d’hier (Tintin, Astérix) avec certains plus récents (Ducobu) permet à toutes les générations de s’identifier et ne laisse (quasiment) personne sur le carreau. Il faut dire qu’avec 25 années d’Histoire retracées, il y a de quoi faire. Bref, il n’y a guère grand chose de plus à dire sur cette visite si ce n’est qu’elle est, simplement, un incontournable d’une visite à Bruxelles en famille.

Savourer 

Depuis que nous voyageons en famille, certains aspects du voyage prennent une tournure inattendue. Avant, lorsqu’il s’agissait de manger, la première gargote venue faisait le plus souvent office de choix par défaut. Or, donc, avec la présence de nos deux enfants, il se trouve que ce qui se faisait avant ne peut (trop) se faire et que la quête d’un lieu orienté vers les familles et les plus jeunes devient un point de passage obligatoire. Lorsque nous tombons donc sur une telle perle, le partage devient obligation et la reconnaissance, un sacerdoce.

Foncez donc, ô vous qui lisez ces lignes, au Chicago Cafe, là où il fait bon venir en famille et où les enfants sont les plus que bienvenus. Des tables adaptées, beaucoup de jouets à disposition, des livres, une cuisine réussie, un espace de change remarquable, une équipe souriante et sympathique, le tout dans un décor des plus réussis : le sans-faute est présent et les félicitations accordées par l’ensemble du jury !

Sans dithyrambique excessive ni louanges imméritées, le Chicago Café se positionne directement dans mon Top 5 des lieux kids et family friendly rencontrés depuis nos débuts en famille.


Le petit guide pratique

On récapitule tout ?
Adresses, lieux, tarifs et horaires, c’est ici !

Comment aller à Bruxelles ?

Le plus simple, depuis Paris : le train ou le bus. Les compagnies qui assurent la liaison sont nombreuses et la fréquence est pluri-quotidienne. Pour notre part, nous avons profité d’une promotion trouvé chez Izy, la branche low-cost de Thalys, qui propose des A/S à partir de 19€ par personne. Aucune mauvaise surprise en terme de confort, les rames sont classiques. Il y a juste une limitation sur les bagages, aucune possibilité de remboursement et aucun service à bord. Nous avons payé notre A/R familial (2 adultes et 2 enfants) 78€, ce qui est une bonne affaire.

Où dormir à Bruxelles 

Le choix est vaste mais je garde un très bon souvenir de notre passage au Bloom Hôtel, lors de notre premier séjour en 2013. Bien situé, avec un design assez remarquable et un chouette petit déjeuner. Attention, il semble y avoir quelques changements à partir du 1er février.

Où manger à Bruxelles, en famille ?

Une seule adresse, obligatoire : le Chicago Café (45 rue de Flandres), ouvert de 9 heures à 17 heures, du lundi au dimanche. Le menu – mis à jour régulièrement – est accessible sur cette page. Les prix vont de 9 à 15€ . Notez que le lieu fait aussi Pâtisserie

Que faire en famille à Bruxelles ?

Nos adresses préférées, présentées dans l’article :

  • Le Centre Belge de la Bande dessinée, au 20 rue des Sables, ouvert tous les jours de 10 à 18 heures. Le prix du billet est de 10€ (adulte), 7€ (12 – 25 ans) et 3€50 pour les enfants de moins de 12 ans. On y trouve également une super librairie ainsi qu’une brasserie et un centre de documentation.
  • La Maison Autrique, sise au 266 de la Chaussée de Haecht (à Schaerbeek), se visite librement du mercredi au dimanche, de midi à 18 heures. Le prix d’entrée est de 7€ pour les adultes et de 3€ pour les enfants (et les locaux). Il est possible de télécharger gratuitement le livret “La Maison de Fernand” [PDF] ou encore de l’acheter sur place (3€).
  • Le musée du Jouet est ouvert tous les jours, de 10 à 13 heures et de 14 à 18 heures. Il est situé au 24 rue de l’Association et l’entrée coûte 6€50 par adulte, 5€50 par enfant, avec un tarif famille à 20€. Notez qu’il est gratuit le premier dimanche de chaque mois.
  • La trilogie du Pipi, si le cœur vous en dit : le Manneken Pis est au croisement des rues de l’Étuve et du Chêne. Suivez les panneaux et/ou la foule, ce n’est pas compliqué à trouver (par contre, gare à la foule devant !). Jeanneke, plus discrète et mieux planquée, se trouve au fond de l’Impasse de la Fidélité. Enfin, le toutou est au 35 rue des Chartreux, un peu en-dehors de la zone touristique. 

Un bon plan : la Brussels Card

Si vous planifiez de voir beaucoup de musées pendant votre séjour à Bruxelles, pourquoi ne pas investir sur l’achat d’une Brussels Card ? Elle offre l’accès gratuit à 39 musées bruxellois, des réductions, des gratuités et même, selon vos options, un accès illimité aux transports en commun locaux. 

Valide pour une durée de 24 à 72 heures, elle coûte de 24€ dans sa version la plus simple (24 heures sans transports inclus) à 59€ (72 heures avec transports OU bus Hop / Off). Vous pouvez l’acheter directement ici.

Aller plus loin

Pour préparer votre futur séjour à Bruxelles, deux sites sont bien sûr à glisser dans les favoris : Visit Brussels et The Place to Be. Ce sont les deux structures en charge du tourisme à Bruxelles et en Flandres : à visiter sans modération !

D’autre part, j’ai demandé sur Twitter quelques noms de références 2.0 locales pour avoir un autre versant de Bruxelles. Parmi tous ceux cités (et il y en a eu), ressortent particulièrement Mel de Mel Loves Travel, Emma de Au gout d’Emma ainsi que les copains de Du Monde au Tournant. Cliquez sur le tweet ci-dessous pour retrouver toutes les références indiquées !

Notre séjour à Bruxelles a été possible grâce au soutien logistique de The Place To Be. Merci à eux. Le contenu éditorial n’en reste cependant pas moins indépendant et soumis à ma seule volonté.