Auprès de mon pôele, je vivais heureux.

Grands débuts dans le monde du travail yukonnais.

J’ai passé ma première nuit de boulot… au chaud. Je résume. Je suis “Le Surveillant”. Donc je surveille.

Quoi ? Pas grand chose… Des tuyaux et des raquettes pour être précis. Situés à dix minutes à dos de caribou de ma cabane. Et pas d’autre chemin. Vous êtes obligés de passer de par chez moi. Et si vous passez pas, je vous cours après. En raquettes.

Chez moi, c’est pas compliqué. Un refuge. Avec de grandes fenêtres, sans glaces et pas de portes. Donc, malin comme le coyotte local, nous avons isolé ma maison. Avec plein de trucs. Des planches, du foin, du polytrucmuche. Résultat ? Je crève de chaud. Si si ! Parce qu’il y a un truc mystique au milieu.

Un poêle. Un gros poêle. Qui n’est pas pour une fois dans ma main. Il est boisivore. Il ne bouffe que des grosses buches qu’il avale avec des ricanements sonores. Et du coup, comme il est content, il me tient chaud. Vraiment chaud. L’enfer, ça doit être la Laponie à côté de mon poêle.

Y autre chose aussi. Une table de pique-nique. Qui est en fait mon lit. Je dors dessus, avec deux matelas de sol et un sac de couchage spécial Yukon (résistant à – 30 degrès). Comme je suis comme le bison (futé, remember), j’ai positionné ma table/lit à équidistance entre le poêle et la porte fermée par du foin. Du coup, quand j’ai la tête à gauche, je rotis et quand j’ai la tête à droite, je gèle. Trop chébran hein ? Même les japonais ont pas pensé à ça.

Et puis, je dois bien vous dire que je suis bucheron aussi. Avec ma grosse hache, je débite les buches en petits morceaux. J’suis devenu polyvalent à donf’. Je m’étonne moi-même. Par contre, un coup de hache, à défaut de faire planer, ça fait mal. Surtout dans le genou. Surtout lorsque que je m’en sers pas mais rentre dedans. Bref. Bobo à l’égo sur ce coup-la.

Bon, j’ai pas croisé de bestiaux dans la nuit mais si je chope celui qui a rodé autour de ma maison cette nuit, j’en fais une descente de lit.