Action à réaction

Salut à toi, ô lecteur inconnu. Sois le bienvenu ici si c’est ta première fois parmi nous. Sois le bienvenu aussi si ce n’est pas ta première fois. Dans tous les cas, je suis heureux de t’avoir avec moi. C’est agréable de se sentir considéré,  non ? Mes formules syntaxiques m’aident grandement à atteindre des objectifs d’interaction entre vous et moi.

J’écris. Vous lisez.

Mais attention. Je n’écris pas pour que vous lisiez ce que je peux écrire. J’écris parce que je veux écrire. Et s’il vous arrive de lire ce que je laisse ici, c’est vous qui en êtes responsable. Aucunement moi. Si vous revenez encore et encore, vous n’êtes et ne restez à mes yeux qu’une statistique sur un rapport.

Vous êtes une IP, une heure, une durée de connection. Vous êtes une recherche google, yahoo ou je ne sais quoi. Vous êtes un internaute anonyme noyé dans une masse binaire.

Autrement dit, pas franchement grand chose.

Et pourtant. J’ai l’impression par moment qu’il n’y aurait qu’une tout petit pas à faire pour que nous changions cela. Pour qu’ensemble, nous apprenions à nous connaitre. Vous avez surement remarqué que je n’écris pas des mignonnes histoires à l’eau de rose. Je ne débats guère des dernieres décisions forcement vitales et essentielles de votre gouvernement.

Non, non et non.

Mes domaines de prédilection sont yukonnais, animaliers, caribouesques. Je ne jure que par mes aventures pvtistes, vécues et marquées du sceau de la vérité vraie.

Je pourrais en ce jour vous narrer mon excursion pédalée vers Riverdale et ma rencontre avec un patron de pub chinois qui a promis de me donner un jour d’essai.
J’aimerais vous raconter notre folle soirée de colocataires autour d’un bréviaire anglais et d’un Guess that Job endiablé.
J’enrage de ne pouvoir vous décrire la lente déchéance qui nous a amené à regarder La jeune fille et les loups.
Je serais heureux d’être capable de vous dire que j’ai gagné 140 dollars en bossant au Daily Star, que le loyer est payé et que c’est demain la fête nationale du Canada.

Mais je ne peux rien faire.  Et ne rien dire.

Illegitimus Non Carborundum !