Une auberge In

Me sentant d’humeur jardinière, comme le montre le petit titre ci-dessus, je m’interroge pour savoir sur quel cimetière indien/maori/aborigène a bien pu être bâti l’auberge où je squatte en ce moment du côté de Wanaka, vu le merdier que c’est depuis hier.

Tout d’abord, aucun souci à l’arrivée et je récupère pour 3 nuits une charmante chambre dont le numéro n’est autre que le 111 et dont je suis le seul locataire.. Je m’aventure ensuite dans la ville, fort sympathique, avec un beau lac et tout le tralalala.

C’est en allant dans la cuisine que le doute s’est légèrement immiscé, petit à petit et devenant vraiment moins petit au fur et à mesure de mon avancée dans ce milieu hostile: des hordes de jeunes se massant autour de quelques plaques noircies et jonchées de dizaines d’allumettes éteintes, des frigos dont les portes ne ferment pas (ou plus) et une bataille rangée pour pouvoir profiter du sel et du poivre cachés par un petit plaisantin (et dont j’apprendrais plus tard qu’ils n’étaient nullement destinés à être partagés…).

Après avoir bravement réussi à mener à bien mon opération Spaghettis and co, je suis descendu au bar, ai bu deux bières, fini 5ème du tournoi de billard local avant de remonter dans la douce solitude de ma chambre.

Que nenni, que nenni !

Celle-ci avait été, en mon absence, envahie par une horde de Huns malodorants dont les affaires dispersées un peu partout ont instantanément agresser mes capacités olfactives: les pauv’ jeunes gens revenaient de 4 jours de Trek et ne s’étaient pas lavés depuis… l’Antiquité, au moins !

Après une courte nuit passée essentiellement en apnée, j’ai retrouvé ma quiètude et mon repos vu que la Horde est partie empester une autre auberge et c’est avec un bonheur non dissimulé que j’ai comaté jusque midi avant d’aller bouffer des frites au fromage en guise de petit déjeuner (détail essentiel non ?)

Une ascension de Mount Iron plus tard et un beau détour de 5 bornes non programmé, je retourne gentiment dans l’Antre pour trouver, ce coup-ci, deux hollandaises d’une vingtaine d’années endormies sur les lits, avec une magnifique corde à linge pendue au milieu de la pièce et sur laquelle repose moult vêtements typiquement féminins ( des calecons, pour les esprits mal placés).

J’aurais pu croire que tout irait bien et que l’histoire s’arrêterait là.

Mais non ! Alors que j’écris ces lignes, ces deux charmantes demoiselles ont ramené dans la chambre 3 adolescents probablement allemands (ou assimilés), qui semblent vouloir établir des contacts corporels très rapprochés ce soir mais dont je sens qu’ils ne vont pas aller loin: l’un a oublié que la Tektonik n’existait plus, l’autre est appuyé sur le lit desdites demoiselles avec la gueule d’un hamster dépressif et le dernier n’arrive à décrocher son regard qui semble rivé sur les appâts mammaires de Marieke (je viens de la baptiser ainsi).

Bref, ça boit, ça borborygme à en crever et je sens que je vais dégager tout ce gentil monde dans pas plus tard que pas longtemps, vu que je me suis programmé 6 heures de randonnée demain et que ce n’est pas un complot germano-hollandais qui va m’en priver !

PS: J’ai aussi pété mes belles lunettes de soleil en fermant la fenêtre. Maudit je vous dit !