Un conte courant ne se rattrape pas.

Titre absolument sans queue ni tête mais qui va avoir l’avantage de faire parler dans le microcosme blogesque yukonnais.

Alors attention, je vous préviens  d’ores et déjà, les phrases qui suivront seront remplies de véritables morceaux de mauvaise foi. De la pure, de la vraie, de la dure. Je vais passer la suite de ce poste à geindre, à me plaindre, à pleurnichoter. J’ai une grosse remontée de gauloiserie et je vais vous en faire profiter.

Avant tout, et que les choses soient bien claires. Je ne regrette pas et ne regretterai jamais de m’être barré sur le plus barge, le plus absolu et irréfléchi des coups de tête à Whitehorse. Je profite de chaque moment ici et prends compte à tout instant la chance que j’ai de résider ici.

Ceci étant dit, noté et affirmé, je déclare que:

Le Canada est un pays de Bisounours où tout le monde est beau, gentil, adorable, sourit tout le temps et où tout va bien tout le temps. C’est cool au départ, c’est agréable mais à la longue le surpolitiquement correct, ça devient lourd.

Ton CV est tout le temps “awesome, great, cool, amazing, fantastic” mais quand tu demandes si tu es embauché c’est ” Oh, Gosh, I’m sorry, you didn’t make the short list” ou “I forgot to call you back, the place is no longer available”. Et tout le toutim. Bref, tu te fais jarter, dégager, refuser avec un grand sourire.

T’as intérêt à aimer la Francophonie et à en redemander ! Et si tu as fait 15 000 bornes pour échapper à la France et si tu t’attends à ne jamais parler français pendant ton séjour à Whitehorse, autant que tu partes de suite du côté de Tutlatuyuk, peut être que la-bas, tu seras tranquille (encore que…).

Si tu parles italien, tu sers à rien. Espagnol, tu as encore un peu d’espoir. Par contre, si tu es bilingue allemand alors la… Tu as toutes les portes ouvertes devant toi. C’est la première fois que je vois l’allemand être plus demandé que l’espagnol dans les critères de recrutement.

Yukon News d’aujourd’hui, rubrique Help Wanted: 27 annonces. 12 sont pour le recrutement de cuisiniers chinois. Je vais pas plus loin dans la reflexion.

Une de mes collocs est alsacienne. L’un de mes potes est photographe nature de Seine et Marne. Je traine avec une suisse et une normande. Je fais du foot avec un parisien et un toulousain. J’ai voyagé depuis Paris avec une sudiste/savoyarde/toulousaine. Vous êtes sûr que je suis bien au Yukon la ?

J’ai toujours pas reçu une seule lettre de la France. Pourtant mon adresse figure en signature de mon mail. Bonjour les potes et bonjour la France (bon faut dire aussi que j’ai quasiment envoyé aucune carte mais quand même hein.)

Bon maintenant, on passe aux choses cools.

Y une pure mentalité dans le gang des francophones séparatistes (entendez par la qui ne revendiquent pas le français et la francophonie comme un Must Be du Yukon). Et une solidarité d’enfer.

J’habite une maison avec un jardin. Et un potager. Où j’ai planté des patates que je butterais en temps et en heure.

J’ai vu des ours, des grizzlis, des caribous, des spermophiles, des orignaux, des bisons et plein d’autres trucs.

Une de mes collocs est alsacienne. L’un de mes potes est photographe nature de Seine et Marne. Je traine avec une suisse et une normande. Je fais du foot avec un parisien et un toulousain. J’ai voyagé depuis Paris avec une sudiste/savoyarde/toulousaine. Et j’aime ça, surtout au Yukon.

Pas besoin de 36 milliards de papiers pour louer une maison: une poignée de main, un air franc et yahou.

Je me refais une santé à base de foot et de vélo. Je peux être loin de tout en 15 minutes. Et je passe mon permis.

Je suis au Yukon. Rien que ça, c’est un motif pour me lever en souriant.

Georges, Pierre et Nico viennent. J’aime. Et on va aller à Inuvik. J’aime encore plus.

Voila. Ainsi s’achève le post de ce jour.

A tantôt pour de nouvelles (més)aventures