Depuis toujours, ce blog parle PVT, Canada, voyage, expatriation… Quand je prends le temps (des fois) d’analyser les articles qui sont le plus consultés, je me rends compte que ceux sur le travail à l’étranger apparaissent régulièrement dans mon Top 10. J’ai eu l’occasion de revenir sur tous mes emplois, (prof de tennis, vendeur de Fish’n’Chips, surveillant de camping…), de parler des mythes et vérités au pays de l’érable ou encore de narrer en détail ma vie de bûcheron. Cependant, je n’ai jamais eu l’occasion de formaliser et de synthétiser mon expérience personnelle de recherche d’emploi. Je vous propose donc dix conseils (testés et expérimentés sur le terrain) pour vous aider dans votre quête du Graal: un travail au Canada !
Dix (vrais) conseils pour trouver du travail au Canada
1) Oublier la France
Aussi bête cela soit-il, il faut rappeler une vérité essentielle: le Canada n’est pas la France. C’est un pays différent, avec des codes sociaux et professionnels différents qu’il faut apprendre à découvrir au fur et à mesure. Arriver à l’étranger en pensant que c’est un territoire conquis où le français va être accueilli avec des fleurs, des trompettes et une offre d’emploi ferme à 24k par mois ? La pire erreur possible et la plus sure façon de partir droit dans le mur du retour, des larmes et de l’expérience tronquée
2) Savoir recommencer au bas de l’échelle
Malgré toutes les belles assurances de la publicité, vos chances réelles de trouver directement un emploi dans votre domaine sont infimes. Avant d’accéder à l’offre de vos rêves, il va vous falloir faire vos preuves d’une part, et surtout, dégager un revenu suffisant pour vous permettre de rester au pays En effet, une fois dépensés les 2100€ demandés (et Dieu sait que cela part vite !), un job alimentaire va devenir une nécessité pour payer les dépenses courantes: loyer, courses, sorties, extra... Mettez donc votre fierté dans votre poche et acceptez le fait de devoir recommencer – temporairement – au bas de l’échelle le temps de dégoter THE job: ce n’est ni une honte ni une tare mais bel et bien une (quasi) obligation.
3) Ne pas avoir peur de faire du bénévolat pour se créer une première expérience
Au Canada, l’importance de la première expérience est vitale. Dans 99% des cas, vous aurez beau avoir un CV exceptionnel, l’absence de toute première expérience professionnelle canadienne est une tâche qu’aucun recruteur ne manquera de voir. Pour pallier à ça, pourquoi ne pas consacrer quelques heures par semaine à une association ? Vous toucherez du doigt la réalité de la société, rencontrerez des gens et créerez ainsi votre petit réseau. D’autre part, vous aurez également (et surtout) quelque chose à inscrire sur votre Curriculum Vitae, preuve essentielle que vous êtes pro-actif dans votre recherche, avide de nouvelles connaissances et que vous ne subissez pas votre arrivée !
4) Savoir se construire un réseau
Beaucoup d’offres d’emploi sont souterraines et ne circulent que par la bouche à oreille. Comment voulez-vous donc en être tenu informé si vous n’avez aucun cercle proche autour de vous ? L’importance de nouer des liens de qualité est essentielle pour profiter pleinement des opportunités au Canada. Cela peut se faire grâce à du bénévolat, grâce à des relances, des amitiés, des rencontres… Faites savoir que vous cherchez du travail, relancez vos interlocuteurs, parlez de vous autour de vous. Bref, ne restez pas dans votre coin à attendre que le travail vous soit offert sur un plateau: cela ne marchera jamais !
5) Démarcher, chercher, relancer
S’il vous est arrivé,en France, de poser un CV et de repartir en attendant un coup de fil du patron, n’imaginez pas que cela fonctionnera outre-atlantique. En effet, la concurrence est souvent féroce et vous allez devoir vous battre réellement pour vous démarquer des autres candidats. Concrètement, cela signifie aller de suite là où l’offre est postée, sans attendre. Demander à voir le patron et remettre votre CV en mains propre. Relancer, poliment, à J+1 ou 2, par téléphone ou en personne. Si vous êtes suffisamment efficace, courtois et agréable, vous n’aurez aucun problème pour trouver un premier emploi « alimentaire ». Pour les postes plus élevés, le système est le même (bien que plus formel, bien sur…): ne rien lâcher !
6) Ne se poser aucune frontière
Tant qu’à passer une année à l’étranger, autant en profiter pour découvrir et expérimenter de nouvelles expériences, non ? Le Canada est beaucoup moins bloqué que la France lorsqu’il s’agit de donner une chance dans un emploi. Si vous pensez que vous avez les compétences et même si votre CV est à des années-lumières de ce champ professionnel précis, n’hésitez pas à postuler: vous serez souvent surpris de voir ce qui est possible d’obtenir avec de la motivation, une lettre de motivation bien tournée et du courage. Si vous êtes motivé et que tout se passe bien, la probabilité que vous vous épanouissiez et voyiez vos responsabilités s’accroitre est grande. A contrario, si vous faites n’importe quoi, vous serez dégagé sans fleur ni remords: c’est la règle du jeu !
7) Savoir tenter sa chance ailleurs
Le Canada est un pays immense que ne se limite pas à la province de Québec. Si vous ne trouvez rien après 3 mois, que vos économies fondent à vue d’œil et que vous envisagez – déjà – un retour au pays, arrêtez-vous et foncez dans une autre province, dans un autre territoire ! Se déplacer à travers le pays n’est pas un souci financier lorsqu’on sait qu’un Montréal-Whitehorse ne coûte que 100$ en bus. D’autre part, nombreux sont les points de chute possible: Toronto, Vancouver, Terre-Neuve, le Yukon… Plus vous vous éloignerez des centres névralgique, plus vous aurez des chances de trouver quelque chose (c’est presque mathématique). Et que l’anglophobie ne vous freine pas: vous vous en sortirez toujours si vous avez la motivation nécessaire !
8) S’orienter vers l’alternatif
Si vous faites votre PVT pour le voyage (et non pas dans un projet d’émigration à moyen ou long terme) et que travailler n’est pas votre but premier, pourquoi ne pas vous orienter vers les structures de bénévolat telles que le Wwoofing ou le HelpX ? Pour quelques heures de travail par jour, vous serez logés, nourris et blanchis, souvent dans un cadre naturel magnifique et loin des villes. Pour en être convaincu et en savoir plus, n’hésitez pas à lire les dossiers de PVTistes ou encore les expériences de Anola au Manitoba et Laetitia au Yukon !
9) Ne cherchez pas depuis la France
Beaucoup de futurs PVTistes pensent qu’il est bon de rechercher un travail à J-6 mois, que c’est une bonne façon de préparer son arrivée, que le poste va être réservé et bloqué rien que pour eux… Soyons honnêtes: qu’est-ce qu’un recruteur québécois peut en avoir à faire d’un français qui postule pour une offre à disponibilité immédiate alors qu’il est encore en France et qu’il n’a pas encore son permis de travail ? Rien, strictement rien. A moins que vous ne recherchiez une offre précise pour un permis précis, c’est perdre son temps que candidater depuis la France. Ce qui est faisable, par contre, c’est de cibler et contacter des personnes clés sur les réseaux professionnels (type Viadeo, Linkedin et autres), quelques semaines avant le départ, afin de s’introduire, de se présenter et de faire connaitre sa (future) recherche d’emploi. En restant courtois (et en n’exigeant rien de rien), peut-être pourriez vous ensemencer un terrain intéressant pour votre futur…
10) Profiter des ressources à votre disposition
Vous n’êtes pas le premier français à débarquer et à galérer pour trouver un emploi, loin s’en faut. Depuis l’ouverture des accords de Permis Vacance Travail entre notre pays et le Canada, de nombreuses structures de qualité (YHA, Afy, Educacentre, par exemple) se sont créés et aident les nouveaux arrivants dans leur appréhension globale, dans les démarches et proposent même un accompagnement personnalisé, le plus souvent gratuit. N’ayez donc pas peur d’aller frapper aux portes et de demander de l’aide: ce n’est pas une démarche honteuse, affligeante et méprisable et les gens qui vous accueilleront seront compétents, efficaces et heureux de vous aider. Si vous êtes trop timides ou que vous préfériez le virtuel, décortiquez les sites internets, posez vos questions (aucune n’est jamais stupide), témoignez, faites part de votre ressenti, de vos aventures, de vos réussites et échecs. Le site PVTistes.net est une mine d’or à ciel ouvert (et je ne dis pas ça pour faire de la pub: c’est juste vrai) qui ne demande qu’à être consulté, exploité et enrichi !