Quand colonie rime avec ennuis

Au cours des dix dernières années, je suis très souvent parti en Colonie de Vacances, principalement en tant que directeur. Par ce biais, j’ai pu explorer l’Europe, les USA, le Canada, les Caraïbes, Cuba ou encore la Russie. Pour autant que j’aime faire cela, vadrouiller en itinérance avec un groupe d’adolescents, il semblerait qu’un petit Génie trouve très amusant de me foutre dans une merde immonde à chaque fois, en inventant des scénarios médicaux improbables et dont la résolution tient parfois de l’Aventure absolue.

C’est donc dans ce petit monde que je vous invite à me suivre ce jour !

Quand Colonie rime avec ennui(s)

Pour en savoir plus sur les colonies de vacances, allez chez Mondalu lire son article !

Paie ta clavicule en Islande

2011. Nous sommes en Islande, du côté de Mývatn, au bord d’un superbe lac et tout se passe foutrement pour le mieux dans le meilleur des mondes jusqu’à ce que, pendant une veille sportive, l’un des jeunes dérape et se casse la tronche. Procédure adéquate immédiatement enclenchée, appel de l’assurance, des secours et attente de l’ambulance (oui, en Islande, les hôpitaux et autres sont TRÈS éloignés).

Ladite ambulance arrive et décrète qu’il faut partir de suite pour Petaouchnok, ce que nous faisons donc, sans avoir la moindre idée de l’endroit où nous allons.

Deux heures de route, un ado dans les vappes, un spécialiste renommé réveillé, une intervention parfaite et une nuit de sommeil plus tard, j’apprends que nous nous trouvons à… Husavik (pour plus de détails, lire ça !).

On passé la journée au tel entre responsable français tout zen, nana de l’assurance perdue dans l’écriture des noms islandais, responsable nordique paumée dans sa recherche de taxis et glandage dans la ville avant de finalement remballer à 10 heures du soir en direction de Egilsstaðir ( où le groupe avait bougé entre temps, soit une trotte supplémentaire de 220 bornes…).


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Une piqure de moustique rend non-fumeur

Canada, 2007: l’itinérant Montréal-New York est vraiment cool et nous sommes présentement dans la période “Ko Lantah”, avec une traversée de la réserve faunique Saint Maurice en canoé, nuit sur la plage et retour le lendemain.

On était là.
On était là.

En dehors de quelques barrages de castors, d’attaques de sangsues et d’un vent contraire relou, la traversée épique se passe bien, de même que la nuit, avec les hurlements des loups et un superbe feu de bois. C’est le lendemain que les choses ont viré à l’inattendu quand une collègue est venu me chercher pour me dire que Roberto était évanoui, grelottant et un tout petit peu beaucoup limite inconscient, tout ça alors qu’il venait juste de sortir de l’eau.

Je fonce et me rend compte en effet que Roberto est tout pâle, tremblant et que je ferais bien de magner le cul si je veux pas me (nous) retrouver avec un gros tas de soucis à l’horizon. Seul souci: nous sommes présentement dans un FMON (Fuckin’ Middle Of Nowhere).

Pagaie, Pagaie.
Pagaie, Pagaie.

Qu’à cela ne tienne,  je repère une maison sur la rive d’en face, charge Roberto sur le canoé et pagaye vite, très vite jusque là-bas où je trouve, le Grand Castor soit Loué, un couple disposant d’une radio qui préviennent de suite les secours.

Ceux-ci parlent tout d’abord de venir en Hydravion (!!!) puis se décident finalement pour l’ambulance 4×4. Entre temps, je m’aperçois que j’ai oublié les papiers d’identité et la FS (Fiche Sanitaire) au campement: retour fissa-fissa à la rame, lâchage d’un “Vous vous démerdez, on se retrouve ce soir” et récupération de Roberto qui a ouvert l’œil droit (et a bu de l’eau aussi).

Les secours arrivent après 45 minutes et nous embarquent fissa fissa vers l’hôpital le plus proche… à Shawinigan, 90 kilomètres à toute berzingue.

Arrivés là-bas, mon jeune est pris en charge par l’équipe médicale (en mode québécois: assis dans la salle d’attente vu qu’il n’est pas encore à l’agonie) qui s’enquiert directement de mes moyens de paiement (assurance et Grand Manitou) et après 5 heures d’attente, le verdict concernant Roberto tombe: il faut arrêter de fumer, le reste n’étant qu’Orgueil et Vanité, Vanitas Vanitatum.

Ravi de le savoir et heureux de voir mon Ado revenu à la vie (il a enfin complètement récupéré), je me dépêche donc de choper un taxi, direction la Mauricie.

Le chauffeur est cool et nous embarque donc pour une jolie course… sauf que:

1) Il se plante d’abord de Parc et fait un détour de 60 bornes pour rien.

2) Une fois trouvé le bon parc et rentré dedans, il pète une durite, un essieu, une calandre et ne peut plus rouler (forcément, avec une piste en caillasse !)

3) Il est dix heures du soir et il pleut.

Gros, gros moment de solitude donc mais qui  s’est amélioré quand:

– Roberto a réparé l’essieu avec une ceinture,

– J’ai lâché près de 150 dollars pour la course et le tip

– Deux chasseurs de caribous nous ont pris en Stop alors que nous avions tout juste commencé à parcourir, de nuit et sous la flotte, les vingt bornes restantes jusqu’au camp !

La suite des aventures dès demain, avec une intoxication alimentaire chez les Russes, une grossesse présumée en Italie ou encore le Bicarbonate de Soude à Cuba !