Les zolies colonies de vacances

Paisiblement voire même bovinement installé dans mon canapé annécien, v’la t’y pas que mon oeil se trouve subitement attiré par une dépêche en une de Yahoo !:

Une colonie de vacances en Hongrie tourne mal, la faute à qui ?

Je clique donc et me retrouve devant une page tirée du Post (que je ne porte guère dans mon coeur) et qui relate, après recroisement de plusieurs sources, les faits suivants (dont je ne garantis pas la véracité)

25 ados originaires de lieux dits « sensibles » du nord de la France et suivis, semble-t’il, par une assistante sociale, sont partis pour un séjour de probablement 15 jours en Hongrie, encadrés par 3 animateurs (Sofia, Nathan et ?) et un directeur de 46 ans dont le nom ne transpire pas encore (mais que ça va sortir, ça va être la curée médiatique…).

Le séjour, d’un coût initial de 800 € est revenu au final à 250 € par famille et organisé par l’antenne Nord de la FUAJ (Fédération unie des auberges de jeunesse).

Si je recoupe correctement les déclarations entendues de ça et là, le budget était d’environ 3000 €, les activités programmées à l’avance (accrobranche et canoé) et l’hébergement surement réservé et payé en amont.

Le cadre est posé, voyons donc ensuite ce qu’il se passe…

Le groupe se fait expulser de la première auberge de Jeunesse où ils résidaient. Les raisons: bris de matériel, carreaux cassés, portes défoncées.

Il se retrouve donc dans un second lieu, cette fois-ci à Budapest d’où ils se font virer par la police suite ce coup-ci à une bagarre avec des hongrois et ils se retrouvent donc du coup à passer la nuit dehors, semble-t’il sous un porche, à dormir sur les valises.

Le lendemain, l’équipe d’animation décide de prévenir l’Ambassade de France pour obtenir un hébergement qui sera finalement payé sur l’argent personnel du responsable de l’association (4000 euros) (un Hôtel ****).

Le groupe est finalement rentré huit jours plus tôt que prévu après avoir faut des misères au bus hongrois.

Toutes les sources:

http://www.leparisien.fr/lille-59000/leur-colonie-de-vacances-en-hongrie-tourne-au-chaos-19-08-2010-1036569.php

http://www.rtl.fr/fiche/5948352668/quand-des-ados-en-colo-petent-les-plombs.html

http://www.lavoixdunord.fr/Region/actualite/Secteur_Region/2010/08/19/article_camp-de-vacances-en-hongrie-vingt-cinq-a.shtml

http://www.nordeclair.fr/Actualite/2010/08/19/en-hongrie-on-a-dormi-sur-nos-valises-de.shtml

http://www.leparisien.fr/faits-divers/plaintes-en-serie-apres-le-fiasco-de-la-colonie-de-vacances-en-hongrie-19-08-2010-1036868.php (MAJ)

http://www.lavoixdunord.fr/Region/actualite/Secteur_Region/2010/08/18/article_le-camp-de-vacances-en-hongrie-tourne-au.shtml (MAJ)

Alors maintenant, pourquoi est-ce que je bondis ?

Déjà, le visionnage de ce reportage et des déclarations qu’il contient

« Malheureusement, j’ai recruté un directeur incapable de gérer un groupe et j’ignore ce qu’il a fait du budget (3 000 €). » Il est entendu par la police de Budapest pour les dégradations et ces autres accusations »,par le responsable de l’association Pierre Debosque en parlant du directeur qu’il a recruté lui-même « sur références et avec de l’expérience ».

« Ils étaient surtout frustrés par une direction de camp « merdique » », par l’animatrice, Sofia.

« Du canoë et de l’accrobranche étaient au programme mais la carte bleue prévue pour le budget ne passait plus. Ça a mis les jeunes hors d’eux, ils ont été frustrés et se sont rebellés » , toujours par la même personne.

« On s’est rendu compte qu’il n’avait aucune autorité sur les jeunes, et qu’il ne savait pas gérer le budget du groupe, ni la galère dans laquelle on se trouvait. Il ne savait même pas parler anglais. » Toujours et encore idem.

Du côté des jeunes:

. «On a dormi dehors comme des clochards»

« Y avait pas d’activités, y avait pas de goûter », Morgane, 13 ans

« Dans la nuit de dimanche à lundi, on a dormi sur nos valises, dehors, sous un bâtiment. », Mégane, 13 ans

Bref, en résumant, le directeur, c’est de la merde, tout est de sa faute et pis c’est tout.

Sauf que, quelques questions me viennent à l’esprit comme ça, en passant.

Quelle a été la réaction de la FUAJ quand elle a appris les dégâts de la première auberge ?

Quelles ont été les solutions proposées ?

Quelle aide effective a été apporté au directeur ?

Ensuite, comment est-ce qu’une équipe d’animation peut se permettre d’allumer ainsi quelqu’un à la descente d’un bus ? Volonté de se couvrir (c’est lui, c’est pas nous ?), quelque chose à se reprocher ? Je me demande aussi si le recrutement de l’équipe a été le fait de ce fameux directeur ou bien s’il a été balancé sur un projet tout fait avec une équipe déjà formée (ça arrive plus souvent qu’on ne le croit…).

De même, quid du réel background des ados ? Il semble qu’un petit groupe de garçons a tout cassé dans l’auberge. Pourquoi aucune sanction apparente ? Ou étaient les animateurs à ce moment-là (trop facile de tout foutre sur la gueule du GM) ? Qu’ont-ils fait ? Avaient-ils l’expérience des séjours à l’étranger et des ados difficiles ? D’ailleurs, l’équipe avait-elle été prévenue en amont du type de public ?

J’ai la très vague impression (voire même la certitude) que ce bonhomme va payer un joli prix tout le bordel (surement un blacklistage DDJS pour commencer et probablement une interdiction d’exercer du même coup) mais je serais curieux de savoir les tenants et les aboutissants de toute l’histoire car vous remarquerez qu’au travers des articles, les enfants/ados sont posés uniquement en victimes et jamais en responsables alors qu’il semblerait quand même qu’ils soient les principaux fouteurs de bordel dans l’histoire (MAJ: Je suis mauvaise langue, le responsable FUAJ parle de quelques meneurs qui regardent trop la télé… voire ITW plus bas !).

Bref, bref, bref, avant de crier au loup et de tirer sur tout ce qui porte un BAFD, il aurait été de bon ton de chercher à savoir clairement ce qui s’est passé et de ne pas se fier uniquement aux témoignages, forcement biaisés, de trois ados et de deux animateurs.

Mais as usual avec les écrits de notre beau pays la présomption n’est que de culpabilité et je n’aimerais pas être à la place du collègue quand il va rentrer (d’ailleurs il a été démis de ses fonctions, déjà ! Quelle belle affaire et quelle solidarité de la part de l’employeur…).

PS: Des familles qui veulent porter plainte ?

Bien sur.

Vos enfants sont des anges qui n’ont jamais rien fait à personne et ne sont impliqués en rien dans tout ça.

Re PS: Quasiment pas un mot sur le bus saccagé au retour alors que le fameux directeur n’était pas là…  Enfin moi j’dis ça mais j’dis rien hein…

Re-re-PS: Il est honteux que le groupe ai passé une nuit en extérieur. C’est un fait. Mais l’arbre ne doit pas planquer la forêt…

MAJ

Pierre Debosque annonce, jeudi, au Parisien.fr qu’il porte plainte pour «dégradations et abus de confiance».

Plainte des parents contre les «meneurs»

Le président de la FUAJ accuse d’abord le directeur d’avoir «dépensé, je ne sais où, les 3000€ destinés aux activités des vacanciers à l’auberge. «Ce centre fonctionnait normalement l’an dernier. Cette fois, je suis tombé sur un directeur imconpétent et sur certains jeunes qui, à mon avis, regardent trop la télévision. Et qui, au lieu de faire des récriminations quand des choses ne leur plaisent pas, cassent, brûlent, etc…», explique amer Pierre Debosque.

«Il y a eu un dysfonctionnement qui est aujourd’hui réglé en partie, puisque les enfants sont rentrés en France. Et que le directeur, employé occasionnel, a été suspendu sur place lors de ma visite en Hongrie, aussitôt informé de ce problème», précise t-il.

Selon Pierre Debosque, les jeunes vacanciers «ont été mis à la porte, deux fois, pour saccage et dégradations de structures». Il ajoute que des parents, en colère, portent plainte car «des meneurs dans le groupe ont menacé ceux qui souhaitaient passer tranquillement leurs vacances». Il précise que des parents l’auraient appelé pour lui confier que «leurs enfants avaient été battus par des plus grands».

http://www.leparisien.fr/faits-divers/plaintes-en-serie-apres-le-fiasco-de-la-colonie-de-vacances-en-hongrie-19-08-2010-1036868.php

Et une MAJ de plus, avec un point de vue hongrois: http://www.hu-lala.org/?p=9253 et surtout cette dépêche, qui n’a été reprise nulle part (et c’en est étonnant !):

Trois élèves français âgés de 10 à 15 ans ont agressé leur professeur, lundi à Budapest, sur Döbrentei tér, dans le 1er arrondissement, a rapporté l’agence de presse hongroise MTI. Souffrant de légères blessures, l’homme, français lui aussi, a été transporté à l’hôpital Szent János, qu’il a quitté peu après.

La police a interrogé les trois jeunes agresseurs en présence d’un membre de l’ambassade de France, avant de les libérer.

Selon les informations de plusieurs médias hongrois, le mobile de l’agression serait la présence de photographies à caractère pédopornographique dans le téléphone du professeur. Selon le Magyar Hírlap, la porte-parole du bureau du procureur de Budapest, Gabriella Skoda, a indiqué que la police n’avait pas trouvé ces images dans le téléphone de la victime.

Les quatre protagonistes de l’affaire étant de nationalité française, ce sont les autorités françaises qui, dans le cadre d’un accord bilatéral avec leurs homologues hongroises, ont été chargé de faire la lumière sur les circonstances exactes de l’incident et les motivations des trois élèves

Source: http://www.hu-lala.org/?p=9245