Dix (autres et nouvelles) questions sur le Blogging

Il y a un mois, j’ai publié une série de dix questions sur le blogging, article qui a eu un certains succè et apporté pas mal d’éléments de réflexion intéressants. Afin de rebondir sur iceux et de continuer à explorer d’autres voies, voici donc dix (autres et nouvelles) questions sur le blogging voyage. Comme la dernière fois, je vous invite à commenter, participer, partager afin d’enrichir et de faire évoluer le débat !

Dix (autres et nouvelles) questions sur le Blogging Voyage

1) Faut-il être monothématique pour réussir ?

De plus en plus de blosg ne se contentent plus d’être limités à un seul domaine. De par sa catégorie en elle-même, le blogging voyage est transversal et ouvert, ne se contentant par de se suffire à lui-même. De la cuisine aux rencontres, des itinéraires aux conseils, le pluralisme thématique s’impose comme une nécessité, à défaut d’être une réalité.

2) Le storytelling ne peut-il être que littéraire ?

Il y a encore quelques années, le storytelling était l’essence même de tout blog. Les gens venaient lire des écrits et cela constituait 99% de la blogosphère. De nos jours, le contenu est d’une variété assez affolante et les photos ont pris une importance toute particulière dans l’aspect général d’un article, devenant des éléments, je pense, incontournables d’un bon article. Faut-il pour autant faire primer le visuel sur l’écrit ?

3) Le SEO est-il un tueur de style ?

Comme moi, vous savez bien que le succès d’un article passe par certaine règles incontournables élégamment appelées SEO (pour Search Engine Optimized). Ces règles, imposées par les moteurs de recherche pour le bon référencement d’un article, conduisent à une uniformisation de la typographie et de l’aspect des contenus (H2 et consorts). Si ne pas vouloir se plier à ce diktat est noble, cela signifie également se tirer une grosse balle virtuelle dans le pied (virtuel) et miser, du coup, sur une qualité suffisante pour être diffusé autrement que sur les moteurs de recherche. Un pari risqué mais qui libère des contraintes et laisse le style de chacun s’exprimer… en toute liberté !

4) La blogosphère est-elle saturée ?

Chaque voyage – ou presque – est l’occasion de créer un nouveau blog : c’est un constat purement factuel. Il suffit, pour le prouver, d’aller jeter un œil sur quelques forums spécialisés et de regarder les sujets relatifs à la création de blog pour se rendre compte de l’ampleur des dégâts de la situation (ici pour le Canada, chez PVTistes). A court ou à moyen terme, il va être tout bonnement impossible de faire de l’inédit, du jamais lu, du sensationnel. Comment s’en sortir alors ?

5) Négocier des partenariats, est-ce vendre son âme au diable ?

Quand vous commencez à saisir que ChoubidouTravelou.com n’est pas lu que par Tonton Robert et Tata Ginette et qu’il a même un certain succès, la question qui se pose est “comment en tirer profit ?” La réponse toute bête : en faisant des partenariats. Ceux-ci peuvent être en argent sonnant, en matériel, en gratuité (ou même en nature, encore que je ne sache pas comment). Dès lors que vous engagez votre nom, votre lectorat et votre concept sur cette voie, peut-on encore encore que vous êtes neutre, objectif et de confiance ? Oserez-vous écrire du mal d’un service ou d’un hébergement gratuit ?

6) Jusqu’où aller pour médiatiser son voyage ?

Si vous êtes dans la logique des questions 4 et 5, donc engagés dans une démarche de création et de commercialisation de contenu, c’est que vous espérez obtenir une certaine médiatisation. Jusqu’où aller vous aller dans cette optique ? Créer un hashtag dédié sur les RS ? Mettre en avant des partenaires commerciaux qui vous paient ? Vous associer à un organisme ? Faire de l’humanitaire pendant votre Tour du Monde ? Sachez que si vous utilisez votre blog comme outil de communication, vous n’avez pas le droit à l’erreur et à la trahison, surtout si vous avez fait financer votre voyage en crowdfunding !

7) Devenir rédacteur sur un Webzine de voyage ?

Je ne sais pas si c’est une mode ou une nouvelle forme de blogging mais il me semble que de plus en plus de sites, se réclamant “blog”, cachent en fait une véritable machine de guerre où cohabitent près de vingt rédacteurs différents. Le principe est redoutable puisque cela permet d’assurer une visibilité sur les RS, un contenu varié et productif. Cependant, quel intérêt de rejoindre une structure pareille, surtout dans le cas d’un bénévolat, lors qu’il n’est question que de passion et de plaisir d’écrire ?

8) Pourquoi s’unir entre blogueurs ?

Avec la création et la (future) multiplication des collectifs de blogueurs, la question se pose : pourquoi s’unir ? Certains font ça par attrait, autour d’une thématique commune, d’autres pour peser plus lourd en terme de chiffre, d’autres encore pour disposer d’un poids conséquents au moment de négocier. Pour autant, les collectifs ne sont pas LA seule et unique voie. Certains blogueurs aiment à voyager à deux ou trois, juste le temps d’un voyage. Les avantages sont les même que pour les collectifs, ajoutant à iceux le fait d’être limité dans le temps… ce qui n’est pas toujours une mauvaise chose !

9) La tyrannie des statistiques s’arrêtera-t’elle un jour ?

C’est le cheval de bataille de beaucoup, un argument marketing incontournable et le plus gros cas de mensonge(s) dans la blogosphère : les statistiques de fréquentation ! Certains affichent en gros et rouge leurs chiffres (dans le cas d’un collectif), d’autres ne veulent en entendre parler (des blogs), d’autres jugent que c’est invérifiable quand je dis simplement (et je ne suis pas le seul) que c’est uniquement un argument à prendre en compte. Malheureusement, je crois que le règne du “Kicékalaplugrosse” ne s’arrêtera jamais car bien des interlocuteurs pensent qu’un gros chiffre est synonyme de qualité et d’efficacité, au lieu de miser sur un lectorat et une communauté ciblés, en lien direct avec le sujet

 
10) Quel est l’aboutissement d’une carrière de blogueur ?

Est-ce que vivre de son blog, pouvoir voyager gratuitement, être publié ailleurs… sont des aboutissements possibles ? Qu’est ce qui, en fait, couronne un blogueur et lui fait comprendre qu’il a atteint le sommet de son art ? Je crois que, pour ma part, ce sera le jour où un livre, à mon nom, sera publié (et non pas juste une simple nouvelle dans un recueil, quoique ce ne soit déjà pas si mal !).

  1. Que de questions… Je crois que la meilleure réponse est de savoir soi-même ce que l’on veut, ce que l’on vaut et d’aller dans la direction que l’on souhaite en fonction de sa personnalité.
    Céder aux sirènes du bien, du mieux, du buzz, du ce qu’il faut, c’est s’éloigner de ce que l’on est vraiment. Perso c’est comme ça que je le vois. Rester soi, c’est à mon sens la seule chose qui vaille !
    Ceux qui changeront leur personnalité ou celle de leur blog pour répondre au mieux aux attentes du marché perdront de leur valeur sentimentale vis à vis de leur lecteur.

    1. Hello Adeline,

      J’aime bien poser des questions en ce moment, c’est mon petit plaisir ! Sinon, assez d’accord avec toi sur le fait de “rester soi”. On se bâtit avant tout là-dessus et c’est le meilleur gage, à long terme, de réussite (enfin je crois !).

      Quant à la valeur sentimentale… Hélas, est-ce qu’on a encore le droit d’en parler ? J’espère quand même, à cette époque de “préfabriqué” ?

  2. Allez, je donne mon avis à 5/10 :
    3 – Je pense que les plus doués savent faire de SEO sans que ça se voie ! Mais sinon, tous les billets écrits sans aucun talent d’écriture et qui suivent les conseils SEO, c’est la mort absolue, car le seul style qui en ressort du coup, c’est le style SEO. Et sincèrement, tenir plus de 6 mois à produire des articles “style SEO”, ça touche à de la véritable torture, un peu du travail à la chaîne quoi 🙁
    4 – Bah en référence au 3, elle est sursaturée de blogs SEO. Pour le reste, même si c’est difficile de percer, ça reste, je pense, possible. Évidemment, c’est plus ou moins difficile suivant la destination choisie, mais je connais des blogues qui savent être “hors norme” même quand ils parlent de la Thaïlande ou de l’Australie, quand d’autres continuent gaiement les articles style SEO en couvrant des destinations peut couverte avec probablement des choses géniales à raconter, sauf qu’ils se perdent des les profondeurs de tonton Google 🙁
    5 – Non, rien de mal à ça, mais le faire sans être en mode “gros sabots” et tout en art, je pense. Certains excellent, mais ils ont généralement déjà fait leur preuve en mode “blog bénévole” avant. Ils ne courent pas après le premier truc rémunéré, ils ont déjà un style qu’ils savent habilement adapter.
    7 – Je me suis déjà posé la même question. J’avoue que ça m’intrigue, la plus grosse audience a un côté flatteur et qui motive également. Soyons honnêtes, personne ne continue un blog si l’audience reste basse et ne progresse pas. C’est du boulot un blog, donc il faut un truc qui nous motive derrière pour continuer. Le groupe du webzine et l’audience peuvent grandement aider. Mais on perd le plaisir certes égocentrique, mais réel d’avoir son blog à soi.
    10 – Comme pour tout le monde, le cimetière !! Ça faisait trop longtemps que j’étais sérieux, il fallait bien que je termine ce long commentaire par un p’tit “n’importe quoi”, mais cela dit, ça n’en est pas moins vrai !

    1. Merci de tes nombreuses et pertinentes réponses Laurent, toujours un plaisir de te voir interagir ! Quant à la n°10, elle semble faire une certaine unanimité 😉

      PS : Oui, je reviens tantôt pour une réponse plus développée !

    2. Et voici donc maintenant le temps des “vraies” réponses !

      3 – D’accord avec toi. Les trucs trop stylés SEO se voient de loin. Et c’est moche.

      4 – Ça me donne envie d’une autre question : est-ce que tous ceux qui créent un blog le font pour percer ?

      7 – Pas d’accord. Tu peux continuer un blog en ayant rien à foutre de l’audience, si tu fais ça simplement par plaisir, pour toi ! D’accord cependant sur ta seconde partie.

      10 – Nous sommes des produits à obsolescence programmée !

  3. Je vais être plus court que la dernière fois, promis ^^. Mais j’aime bien tes questions parce qu’apparemment on se pose les mêmes questions à peu près en même temps ;-).

    1) Faut-il être monothématique pour réussir ?

    Je suis d’avis qu’il faut toujours avoir “le voyage” comme thème sous-jacent. Mais vu que le voyage est extrêmement vaste, la palette des possibilités l’est aussi et c’est ça qui est très sympa avec un blog de voyage je trouve, c’est qu’il autorise de se poser des questions (de type philo du voyage comme certains l’appelle) ou d’extrapoler sur un sujet (ex: des valeurs, un mode de vie, une personnalité: celle d’oser, typiquement) avec toujours ce voyage en toile de fond, pour ne pas perdre notre précieux lecteur :-).

    3) Le SEO est-il un tueur de style ?

    Réponse pour ma part simple: je m’y suis intéressé, j’ai vu la complexité du bidule, mes études sont déjà assez complexes comme ça, alors j’écris ce que j’ai envie, comme j’ai envie, car comme le dit Laurent, un blog c’est beaucoup de boulot, alors si en plus on m’en enlève le plaisir, je sais pas vous mais moi j’appelle ça de l’esclavagisme consenti.

    4) La blogosphère est-elle saturée ?

    Elle l’est déjà, faut pas se leurrer! La grande question est: une fois tous les blogs “éphémères” purgés (type tourdumondedepierrepauljacques2009.fr), que reste-t-il ? Combien y a-t-il de blogs concrets ayant une activité régulière depuis plus d’une année voire deux ans ? Là, on écrème rapidement et on voit qu’en général ces blogs ont un certain poids rien que par leur longévité :-).

    5) Négocier des partenariats, est-ce vendre son âme au diable ?

    Tout dépend le partenariat et la période à laquelle il se présente. Si c’est au début du blog, le risque de vendre son âme est grand, car on a la Graaande idée du partenariat symbole de réussite et on se dit que c’est l’ascenseur du succès. Si c’est plus tard, avec déjà une ligne éditoriale bien établie, le risque est moindre si le blogueur est doté d’une certaine morale et d’un bon sens commun :-).

    6) Jusqu’où aller pour médiatiser son voyage ?

    Réponse perso:
    Crowdfunding: non, car on veut montrer aux gens comment voyager loin sans moyens particuliers (pas de blog qui finance, pas de partenariat, encore moins de sponsors, juste nous et nos économies).
    Présence sur les RS: c’est vite vu quand on voyage, on met de temps en temps un petit quelque chose sur FB (Twitter, G+ &co vivent de durs jours avec moi ^^) pour tenir au courant mais sans plus, on ne fait pas d’article en voyage parce qu’on préfère faire des trucs réfléchis, au calme, avec du recul et éviter le “OMG c tro bien lé plage 2 sabl blan!!!” (j’exagère…Un peu.).

    8) Pourquoi s’unir entre blogueurs ?

    Devenir “ami” avec d’autres blogueurs partageant la même vision du voyage, pourquoi pas et très volontiers même, mais sans optique d’optimiser quoi que ce soit ou de peser plus lourd, juste faire une bande de joyeux lurons qui ont la même optique des choses et partagent le contenu des copains parce que dans le thème de son propre blog :-).

    9) La tyrannie des statistiques s’arrêtera-t’elle un jour ?

    Les stats sont une motivation c’est certain, mais après, il est tellement facile de les bidouiller par des articles SEO, une veille de RS intensive, de payer des pubs voire des likes, tout est possible. Elle ne s’arrêtera jamais, parce que kikiomètre oblige, si y’a UN moyen commun de se comparer entre blogs c’est bien malheureusement celui-ci. Après, je préfère avoir des lecteurs réguliers (même si c’est mes amis, ça me fait toujours très plaisir de les entendre dire qu’ils ont aimé mon dernier article) qu’une masse informe de gens pseudo-intéressés.

    10) Quel est l’aboutissement d’une carrière de blogueur ?

    Devenir une référence dans son domaine via des articles de presse papier ou des liens venant d’autres sites sans avoir rien demandé :-).

    1. Hello Hervé,

      Ravi de te (re)voir de passage ici 🙂

      2) Esclavagisme consenti : j’aime beaucoup ce concept !

      3) Bon moyen de faire le tri en effet. Je me demande s’il y a moyen d’afficher des résultats de recherche par ancienneté…

      8 ) Vive les bisounours (je plaisante !)

      9) +1 pour le Kikiomètre (j’adore cette expression !).

  4. Allez, je vais rajouter ma couche.

    1/ Je suis d’accord avec Adeline, la sincérité fait la ligne éditoriale.
    Quand j’ai commencé à parler photo de voyage, j’étais le seul blog spécialisé sur le sujet. Et si je réussis encore aujourd’hui à trouver des idées d’articles, c’est parce que le sujet me passionne. Pour autant, très régulièrement je vois des articles de conseils photos sur des blogs de voyages, et une fois sur deux c’est truffé d’âneries, tout simplement parce que le but de l’auteur est de plaire à Google. Mais le lecteur dans tout ça ? (et là, ça rejoint la question du SEO).
    Mais ce n’est pas parce que mes articles de conseils photo sont ma marque de fabrique que je suis obligée de me limiter à ça, fort heureusement ! La ligne éditoriale évolue aussi avec nous, on prend de l’âge, on change, le blog aussi, mais nos lecteurs grandissent également !

    2/ Là, de mon côté, la réponse est oui. Pire, certaines fois, j’ai l’impression de n’écrire que pour mettre un truc entre deux photos. Mais là encore, c’est une question d’envie, de goût. J’ai toujours privilégié l’image, et c’est ce que mes lecteurs aiment sur mon blog…
    J’ai vraiment du mal avec les photos moches, mais après tout, chacun trouve sa façon de raconter !

    3/ Donc sur mon blog de voyage je parle voyage parce que je tiens un blog de voyage et…

    6/ Le crowdfunding a vraiment fait du mal à l’univers du voyage. Avant, t’avais envie de voyager, hé bien tu travaillais et tu économisais. Maintenant, tu enrobes le truc avec un projet bidon pseudo humanitaire et tu mendies…
    Allez, on va dire que 5% des projets ont un réel intérêt ?

    10/ C’est marrant, parce que je trouve ça hyper dommage de bosser sur le web pour voir son futur sur papier. Après, oui, c’est génial de savoir qu’on est dans la bibliothèque de quelqu’un, mais personnellement, même si ça m’a fait plaisir, je n’ai vu ça que comme une marche de plus vers autre chose (autre chose n’étant pas encore défini).

    1. Coucou Auré…ille,

      Sois la (re)bienvenue ici aussi, toujours un plaisir de te voir passer chez moi !

      1) Est-ce le SEO (ou la volonté d’en faire) qui fait raconter des âneries aux rédacteurs ou bien leur méconnaissance du sujet ?

      2) Je sais que ma force réside dans mon écriture (là où la tienne réside surement dans les photos) mais, de nos jours, j’aurai du mal à pondre un pavé de 800 mots sans aucune photo. Si je le faisais, ce serait sur un template délibérément dédié et un blog visuellement dédié à l’écriture… only !

      6) C’est cruel mais c’est vrai. Après se pose la question des gens qui financent ça, des contreparties, etc etc.

      10) Je ne vois pas mon futur sur papier mais sur le Web. Par contre, obtenir un aboutissement papier, ça serait un beau cadeau quand même, en parallèle du web !

      1. 1/ Pour moi, le cheminement dans leur tête est simple :
        – quel sujet pourrait cartonner ? oh, la photo
        – faisons deux ou trois recherches, mais rapides, pour pomper quelques photos et idées
        – listons les mots clefs à placer dans l’article
        – écrivons, personne ne verra qu’on n’y connait rien

        Ça se voit notamment beaucoup sur les blogs “corpo” où les billets sont écrits par des stagiaires, ou des blogueurs qui viennent écrire pour quelques euros, mais aussi sur les blogs “personnels” orientés SEO. C’est comme ça que l’un d’eux tenait un paragraphe entier à expliquer comment protéger son reflex pour le mettre en soute quand il est trop lourd, par exemple.

        Le mantra d’un blogueur devrait pourtant être “j’aime bien ce que j’écris car je n’écris que sur ce que j’aime (chemcheminée)”.

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