A Cheval Blanc…

La terre ne tourne plus rond, l’Equateur s’est désaxé, la neige tombe en été… Bref, évènement irréel en cette terre yukonnaise: j’ai enfin vu les Habs gagner un match. Donc on a pu gueuler dans le bar, à côté du seul fan de Vancouver – c’était un match Montreal/Vancouver – présent “Go, Habs ! Go !”.

Autrement, le fleuve de ma vie continue à couler doucement, quelque part entre petite rivière et Rio Grande. Nous attendons impatiemment trois réponses pour des appartements. Réponse forcement déterminante, déjà. Autrement, j’ai récupéré mon CV traduit en anglais, ce qui va me permettre d’inonder le marché du travail local et plus precisement les agences de tourisme, voyage et Cie. En attendant qu’elles se fassent bouffer par la multinationale que je suis en train de créer.

Plus prosaïquement, Paspeurdesnounours et moi-même continuons nos oeuvres sociales de haute volée. Notre mardi fut consacré à de la paperasse. Nous avons recu nos cartes d’assuré social canadien. Trop chébran. Dans l’après-midi, remplissage de formulaires divers et émigration à notre Golden Rush favori pour regarder le match cité plus haut. Ensuite, achat d’une pizza et excursion hautement philosophique chez Audrey et Sandrine pour un repas pvtiste… Ou je suis le seul mec au milieu de quatre filles.

Grand seigneur, après avoir fait un sort au pain, au brie et à la mozzarella, je me retire pour les laisser entres demoiselles. Milieu très hostile: cuvette des wc toujours baissée, magnet sur le frigo “Thanks God I’m Female”, discussion sur les beaux mecs de WH et sur la famille royale anglaise. A la moindre phrase déplacée, on aurait retrouvé mon petit corps chétif démembré et suspendu à un arbre dans la toundra yukonnaise.

Sinon, ça commence à sentir la fin de l’aventure dans notre auberge… On devrait partir demain logiquement. Faut quand même dire qu’il y a de drôles de personnages. Je vous ai parlé de Johny et bien maintenant, il y a The Priest. Oui oui. Un charmant vieux m’sieur qui se balade toute la journée avec le Nouveau Testament, qui adore les aurores boréales et qui se fait des pancakes de folie.

Pour continuer dans le balancage d’infos à l’arrache, ne jamais oublier son bonnet quand on sort, même en plein soleil. Ne jamais verser trop vite l’eau qui est pas encore filtrée et surtout, arrêter de me réveiller en pleine nuit et de me prendre cette scrongneugneu de barre dans la tête.

Dernier paragraphe sur une rubrique à succès de ce blog: mes aventures culinaires. Après ma blague de la fondue yukonnaise – il est hors de question que je bouffe du castor – on s’est orientés sur un écrasé de pomme de terre sur son lit de cheddar. Oui, le même plat que la veille au soir. A venir tantôt: la fondue suisse (qui était au Quebec en août 2007 verra de quoi je veux parler), des légumes et des hamburgers maison.

Ceci étant, la vie extérieure me rappelle que je bois bouger. Il y a du lait dans la casserole et ce lait est dangeureux. Car y bout.